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Crash dans le oil&gas

Les titres o&g se sont fait lessiver dans les derniers jours... J'aimerais avoir l'opinion des membres du forum qui suivent le secteur ? Êtes-vous acheteurs, vendeurs, neutres ? Moi, je suis plutôt de l’opinion que c’est une occasion d'achat. C'est dur de croire que le prix du pétrole va rester bas pour une période prolongée.
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Réponses

  • 68 Réponses trié par Votes Date
  • Bonne question. 
    Je ne prétends pas être spécialiste du secteur, mais personnellement, je suis plutôt négatif sur le pétrole depuis un peu plus d'un an (ce qui fait que je conserve Phillips 66 au cas où, qui bénéficierait d'une baisse des prix du pétrole) mais très positif sur le gaz. 
    Le sell-off sans discrimination me semble être une bonne opportunité pour les entreprises capables de profiter de la reprise du prix du gaz - d'autant plus que leur nombre est assez réduit considérant la faible qualité des bilans.

    J'ai commencé à investir alors que le pétrole cotait sous son coût d'extraction (situation tout à fait anormale certes) et j'ai du mal à croire que les entreprises pétrolières puissent pondre des ROCE supérieurs à 50% sur des gisements de schistes de manière pérenne. C'est une activité qui a vocation à devenir plus concurrentielle d'après moi, les barrières à l'entrée étant uniquement celle du capital. Avec le stimulus de "l'indépendance énergétique" aux US, il me semble qu'il y a un risque qu'on revienne à des prix plus raisonnables pour le pétrole... Peut-être est-ce justement ce qui commence à se passer ?

    P.S. : Je ne suis pas prévisionniste, je ne fais que pointer des risques potentiels et me contente de me positionner pour ne pas les prendre.
  • Que penser de la possibilité que les pays de l'Opep, et notamment l'Arabie Saoudite, aient délibérément décidé d'augmenter leur production afin de stopper cette idée de "l'indépendance énergétique" ?

    Est-ce une possibilité réelle ?

    J'ai appris cette semaine que le coût d'extraction était de 4$ le baril en Arabie Saoudite !!
  • Euh ? Si tu connais une compagnie pétrolière capable de vendre profitablement à 5$, fais-moi signe que je l'étudie. Il faut non seulement extraire le pétrole, le stocker, l'acheminer, mobiliser des équipes, etc., avant de le vendre. Je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de compagnies capable d'opérer profitablement dans un contexte de pétrole à moins de 70 $. Les compagnies ont en plus perpétuellement des coûts d'exploration importants à supporter...
  • A moins de voler les socks de pétrole, je ne crois pas que ce soit possible de produire à 4$. Ce pétrole à beau être le moins coûteux à raffiner, je ne crois pas qu'on puisse l'extraire et le mettre directement dans les voitures sans raffinage. Si tel est le cas, ils vont installer une pompe à essence au dessus du puit de pétrole. 
  • octobre 2014 modifié Vote Up0Vote Down
    Etienne a raison :


    Saudi Arabian crude is the cheapest in the world to extract
    because of its location near the surface of the desert and the
    size of the fields, which allow economies of scale.
     The operating cost (stripping out capital expenditure) of
    extracting a barrel in Saudi Arabia has been estimated to be
    around $1-$2, and the total cost (including capital expenditure)
    $4-$6 a barrel.
  • octobre 2014 modifié Vote Up0Vote Down
    Ceci dit, il y a d'autres facteurs à prendre en considération. Les pays du golfe sont très généreux envers leurs citoyens. J'ai lu que l'Arabie Saoudite avait besoin d'un prix de 93$ US du Brent pour balancer son budget...

    image 
  • Je serais bien curieux de voir les chiffres pour le pétrole nord-américain...
  • Exxon est sur les dernières années à environ 50 dollars par baril.
  • En augmentant sa production l' Arabie Saoudite ne vise pas l'huile de schiste US mais son ennemi l' Iran qui a besoin d'un prix du baril élevé.
  • octobre 2014 modifié Vote Up0Vote Down
    Le netback moyen de la production nord-américaine est dans les 40-50$ (pour un prix du baril autour de 100$). Il va falloir que le prix du pétrole chute encore beaucoup plus pour les stopper.
  • Je ne suis pas sûr que beaucoup de compagnies puissent bien opérer dans un environnement pétrole a 70 USD si on considère les coûts d'exploration. Quand je dis 50 de coûts de prod environ pour Exxon, je les compte dedans.
  • Intéressant tableau: http://www.statcan.gc.ca/pub/61-008-x/2014002/t031-eng.htm

    On voit que dans l'ensemble, le oil and gas est un industrie offrant de très mauvais rendement. Évidemment, on parle du secteur dans son ensemble, sur les derniers trimestres. Il y toujours de bonnes et de moins bonnes entreprises, mais disons que malgré un prix du pétrole passablement élevé depuis 2 ans, les rendements ne sont pas supers, l'exploration coûte cher.
  • Sérieusement, c'était pas vraiment possible de faire un ROI dans le gaz sur depuis 2008 (mon avis est que ça va changer justement).
    Je pense que les ROI négatifs faussent un peu les chiffres - de même que le mélange entre oil et gas. Les chiffres sont toujours à relativiser.
  • Évidemment, dans les dernières années, les marchés de pétrole et de gaz se sont plutôt découplés, alors ce genre de stats est effectivement tromeur.
  • octobre 2014 modifié Vote Up0Vote Down
    Voici un article qui décrit bien la nouvelle réalité de la production nord-américaine


    La conclusion :

    For the first time ever, the North American oil industry has a high certainty of how much oil they can produce for the next 20-30 years—just insert a specific oil price.

    Every other time that OPEC has squabbled and sent prices down, the US and Canada were chasing conventional oil pools with short reserve lifes—but not this time.

    That’s not good for everybody, but it is for the low cost producers.

    The negative side of this argument however, is that the Saudis need to see oil under $60/barrel to really inflict pain on North American producers.

  • J'ai récemment imité la famille Rockefeller. J'ai longtemps détenu des actions dans ce secteur, comme Suncor mais j'ai décidé de tout vendre pour ajouter à ma position dans Goldcorp. J'aime mieux de spécialiser dans les aurifères que dans les pétrolières.
  • Moi je ne m'inquiète pas trop sur ce dossier, c'est purement politique, la demande est toujours en croissance donc dès que les fournisseurs vont se calmé, on devrait retrouvé des prix ridicule, sinon, à la pompe, c'est pas encore ça quoi...
  • Bonjour à tous,

    Je serais intéressé par avoir votre opinion sur deux sociétés canadiennes dans le oil&gas :

     - Delphi Energy, que Jason Donville (notamment) a recommandée à plusieurs reprises (c'est comme ça que je l'ai découverte). En chute libre depuis début septembre, elle est tombée de 4,5 $ à moins de 2 $. Hors les chiffres annoncés paraissent toujours assez bons, on a eu un achat d'insider il y a quelques jours, etc. 

    - Tourmaline Oil, dont les résultats trimestriels publiés avant-hier (http://www.tourmalineoil.com/assets/Tourmaline-Q3-2014-Press-Release-Final.pdf) me paraissent très bons (avec un doute sur la forte augmentation de la dette). Très forte croissance, le management est réputé, le cours de l'action avait presque triplé en deux ans... et là pareil , belle gamelle depuis septembre.

    J'aurais tendance à penser que ces deux sociétés ont été entraîné dans la tempête sans que cela ne soit vraiment justifié, et qu'il y a donc là une belle opportunité d'achat ou de renforcement, mais je suis encore un petit nouveau dans le monde de l'investissement et j'aurais bien aimé avoir votre avis sur les éléments que j'aurais pu occulter. 

    Merci !
  • As-tu un modele eprouve pour evaluer la valeur de compagnies dans le oil & gaz ?
  • En ce qui nous concerne, on ne sait pas si notre modèle est éprouvé ou non, mais, à défaut, il nous paraît logique puisque le business consiste à extraire et ajouter des réserves à un coût X pour revendre au prix du marché. Donc on prend juste les réserves prouvées nettes des coûts d'extraction et on a un estimé conservateur (puisqu'on compte pour 0 les réserves probables et possibles). On prend évidemment plusieurs hypothèses sur le prix du pétrole et du gaz pour avoir un range d'estimés. 

    De manière générale, si la compagnie n'est pas producteur low cost régional, on n'y investit pas : trop risqué pour nous si jamais la conjoncture est un peu difficile (le producteur low cost aura le moins mal). 
  • @ Sergio : semble tres prudent et logique comme approche ... Et je suis convaincu que tu continueras d'avoir du succes avec ce que m'a raconte au 5-7 chez Barrage. Pour ma part je n'investi pas dans le oil & gaz.
  • Sergio quand tu dis "régional" ça veut dire que tous les outils de productions sont regroupés localement? Ou que le pétrole/gaz est vendu localement ?
  • novembre 2014 modifié Vote Up1Vote Down
    C'est souvent les deux - même si je privilégie la production dans mon raisonnement. Il faut que le coût soit raisonnable aussi à l'échelle nationale, mais comme le transport ajoute un surcoût, il est peu probable qu'un concurrent vienne bouffer profitablement dans la région d'un autre leader si son prix de production n'est pas exhorbitant. On passe alors d'un business souvent médiocre à un business parfaitement viable (d'autant plus quand le bilan est OK et que tu achètes avec une décote).
  • Tout un massacre aujourd'hui. D'un autre côté, je crois que la décision de l'OPEC est tout à fait logique. Je ne vois pas pourquoi ce serait aux "low cost producers" du Golfe de couper leur production... pour aider les "high cost producers" à s'en sortir ! Il n'y a aucune logique économique là-dedans...
  • Effectivement, l'OPEC a du pétrole qu'elle peut encore produire à si bas prix, alors que toutes les nouvelles sources de pétrole ont un coût croissant. La notion d'indépendance énergétique des États-Unis, et dans une certaine mesure du Canada, est étrange...pourquoi vouloir produire localement avec un coût d'exploitation énorme?


    Sinon, sur la thèse générale du pétrole et en partie du gaz, je ne saurais mieux dire que la dernière lettre de Grantham qui est un bijou. Il résume l'histoire du pétrole, le contexte économique et la problématique dans la façon dont on utilise cette ressource non-renouvelable aujourd'hui d'une brillante façon.

    Ce petit paraphe en soi est très bon:

    Oil Costs vs. Oil Prices
    (or Oil Profits get Crushed!)
    In the long run, when the costs of producing oil rise,
    the prices will rise. But in the short run it is not always
    the case, and in such occurrences it is easy to confuse
    the effects of changes in costs with changes in prices.
    When global oil costs rise, as they are currently doing,
    global growth must suffer as we are forced to use more
    of our capital per unit of oil discovered and thus limit
    our capital investments in other growth opportunities.
    This is true even if prices simultaneously fall due to a
    temporary supply/demand imbalance. The current fall
    in price does nothing to offset the squeeze on the total
    economy from rising costs. It merely transfers massive
    amounts of income from one subgroup (oil producers)
    to another (oil consumers), in a largely zero-sum game.
    Oil consumers tend to spend more and save less than
    oil companies so short-term impacts are favorable.
    But we should not be carried away with enthusiasm
    because the declining investment from the oil industry
    will lower future growth. When, as now, oil costs are still
    rising even as prices fall there is of course a particularly
    savage effect on the profits of oil companies, squeezed
    from both ends. They must and will rapidly adapt by
    reducing expenditures and therefore oil production with
    the fairly obvious result that prices will rise again.
    The only longer-term price relief and net benefit to
    the economy will come when either we reverse recent
    history and start to find more oil more cheaply, which
    will be like waiting for pigs to fly, or when cheaper
    sources of energy displace oil.

    Sinon, l'ensemble de la lettre est une très bonne lecture pour qui s'intéresse au secteur et qui s'intéresse à l'histoire économique, à l'énergie et au futur de l'humanité! À partir de la page 12, ce texte: The Beginning of the End of the Fossil Fuel Revolution
    (From Golden Goose to Cooked Goose):

    http://www.gmo.com/websitecontent/GMO_QtlyLetter_3Q14_full.pdf
  • Cette image est pas mal non plus sur la situation actuelle:

    https://pbs.twimg.com/media/B3ehdEwCcAAxja6.png:large
  • Il fait plaisir au scientifique en moi de partager un texte de Nature ici:

    http://www.nature.com/news/natural-gas-the-fracking-fallacy-1.16430
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