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Réflexion d'un mauvais acheteur

Je réfléchis beaucoup à la façon dont j'achète récemment.

Je serais curieux de savoir si vous partagez les mêmes biais stupides.

Étant un investisseur qui se concentre surtout sur les modèles d'affaire et les entreprises de grande qualité avec les années, je délaisse de plus en plus un certain côté valeur qui m'a plus attiré dans le passé.

Hors, je suis toujours pris entre la tension d'acheter quasi en dépit de l'évaluation et celle d'attendre un prix raisonnable.

Je m'explique. Je tente de trouver des entreprises qui offrent un potentiel formidable et qui sauront croître et être profitable longtemps, de façon durable et prévisible. Dans ce contexte, je me dis souvent que le prix payé n'est pas si critique, et que je peux acheter parce que je vise à ce que l'entreprise fasse x10, x20, x 100 qui sait sur ma période de détention (idéalement pour toujours si l'entreprise sait demeurer dominante). De façon pratico-pratique, que je paye un titre 10-12-8-15$ a au final peu d'importance si ça vaut 200$ dans plusieurs années (je simplifie ici). Pourtant, il y a toujours ce biais d'ancrage disons d'avoir raté une opportunité récente sur un titre qu'on étudie, d'envisager d'acheter à 10$ et de le voir monter à 15$ et de se dire qu'on a raté un gain de 50%, qu'on va payer trop cher, etc. 

De même, je sais aussi que de payer un prix indécent pour un titre, disons un multiple indécent, que ce soit des ventes, des profits ou des free cash flow, peu importe entraîne souvent un risque d'un rendement bien amoindri, même si la compagnie connait une croissance extraordinaire car le multiple se contractera sans doute pour annuler les gains potentiels...De ce fait, même si avec les années, je me rends compte qu'il vaut mieux payer 30x les profits disons pour une entreprise extraordinaire qui croitra de 20% par an durant longtemps, tant que la multiple ne se contracte pas trop, c'est bien mieux que de payer 10x pour une entreprise qui ne croit plus...Mais il y a toujours bien une limite, qui n'est pas claire. Il m'arrive souvent de regarder une entreprise et de finir par avoir l'impression que c'est un peu cher, et d'attendre. Je voudrais encore avoir en plus cette superbe entreprise à un prix plus que raisonnable. Et je passe parfois à côté. Et alors je devrais potentiellement revoir mon analyse et si les perspectives demeurent incroyables, acheter même si c'est cher. Mais quand est-ce que c'est trop cher? Je sais que @MarioP nous pose souvent cette question en regard d'un Shopify par exemple.

Bref, d'un côté j'aimerais être patient et acheter des entreprises que j'ai déjà évaluées quand elles reviennent à un prix raisonnable et saisir l'opportunité (parce qu'évidemment le Saint-Graal c'est une grande croissance combinée à une expansion de l'évaluation), et de l'autre, j'aimerais être plus agile pour acheter des entreprises de qualité sans finalement m'ancrer à attendre une opportunité qui ne se présentera peut-être jamais, mais qui n'a pas nécessairement besoin de se présenter.

Je radote un peu, c'est sûrement un peu confus, mais je suis souvent partagé entre ces sentiments. Suis-je seul docteur? Curieux de vous entendre!

Réponses

  • 29 Réponses trié par Votes Date
  • octobre 2020 modifié Vote Up2Vote Down
    Tu n'es certainement pas le seul. Combien de titres n'avons-nous jamais acheté, car trop cher? Et quand on arrive a un prix raisonnable qu'on s'était fixé, suite à une baisse, on se demande si l'entreprise est si prometteuse (exemple Knight Therapeutics) et on remet en doute notre analyse. Et up! 3 mois après on regrette d'avoir passé.
  • Nous faisons tous face au même dilemme : vaut-il la peine d'acheter au prix actuel et est-ce que le prix à payer est vraiment important pour une société exceptionnelle ? Je pense que l’élément clef de la réponse est la durée prévue de l’investissement. Si on investit pour une très longue période, disons plus de dix ans, le prix payé n’est pas vraiment important. Qu’on obtienne 190 % ou 200 % de rendement après dix ans ne change pas grand-chose. Mais il faut aussi assumer qu’on peut être dans le rouge les premières années, avant que le titre décolle.

    Évidemment, la société qu’on jugeait exceptionnelle doit obtenir des résultats exceptionnels. Impossible d’avoir une certitude car on ne sait pas ce que l’avenir réserve. Une société peut nous paraître très prometteuse, mais des événements ultérieurs peuvent grandement changer la donne. La pandémie actuelle et la crise financière de 2008 sont de bons exemples d’impact sur l’ensemble des marchés. Ce peut aussi être des événements spécifiques à une entreprise, comme par exemple le dieselgate chez Volkswagen ou les problèmes avec le 737 max de Boeing. Cela fait partie des risques liés aux investissements, et on peut réduire les risques en investissant dans plusieurs entreprises.

    Personnellement, je suis à la retraite et je décaisse. Je n’investies donc pas pour du très long terme et le prix payé devient important pour moi. J’ai une liste de sociétés que je trouve intéressantes et je surveille les dates de publication des résultats trimestriels. Lorsque les résultats sont inférieurs aux attentes des analystes, le prix du titre chute dès l’ouverture des marchés. Si la déception est faible, la chute dure environ une heure et j’achète vers 10:30 – 11 :00. Si la déception est plus importante, j’attends quelques semaines. Si les résultats dépassent les attentes, le titre décolle à l’ouverture des marchés; soit que je place un ordre au prix du marché avant l’ouverture, soit que j’attende le recul qui survient souvent quelques semaines plus tard.

    J’utilise certains repères pour déterminer le prix d’achat :

    -          Le multiple moyen des dernières années par rapport aux bénéfices anticipés

    -          Le Fair Value publié par Morningstar

    -          Certains éléments d’analyse technique

    Bref, l’investissement n’est pas une science exacte et il faut une bonne dose de educated guess.

  • octobre 2020 modifié Vote Up4Vote Down

    Nous faisons tous face au même dilemme : vaut-il la peine d'acheter au prix actuel et est-ce que le prix à payer est vraiment important pour une société exceptionnelle ? Je pense que l’élément clef de la réponse est la durée prévue de l’investissement. Si on investit pour une très longue période, disons plus de dix ans, le prix payé n’est pas vraiment important. Qu’on obtienne 190 % ou 200 % de rendement après dix ans ne change pas grand-chose. 

    Je suis d'accord avec toi pour la durée de détention mais j'ajouterais aussi qu'il faut comprendre dans quelle phase de son "histoire" se trouve un titre.

    En schématisant un peu, on pourrait classer les phases entre "forte croissance", "maturité (avec une croissance plus modeste)" et "déclin". Un même titre peut passer à travers toutes ces phases dans son histoire et l'importance du prix payé ne sera pas la même selon la phase.

    En phase de forte croissance, ce n'est pas le prix payé qui est la clé. Comme @AntoinePadoue le dit, c'est bien plus d'avoir raison sur le côté exceptionnel de la compagnie et que sa croissance se matérialise vraiment. Payer le titre 25% moins cher n'est pas ce qui va faire la différence, c'est bien plus d'avoir raison avec notre évaluation qualitative de l'entreprise.

    Dans la phase maturité, je trouve que le prix est plus important. Il y a quand même une limite au multiple à payer pour une société dont la croissance des revenus/profits ne dépasse pas 15%. Un horizon de détention supérieur à la moyenne peut inciter à payer un plus cher mais le prix à quand même son importance.

    Pour ce qui est des titres en déclin, je crois qu'il faut simplement les éviter. Il n'y a aucun prix, aussi alléchant soit-il, qui va sauver ce genre d'investissement. Comme pour la forte croissance, je pense que le prix payé n'est pas vraiment un facteur.

    Ça fait 20 ans que j'investis en Bourse et j'ai fait plein d'erreurs. Dans 90% des cas, l'erreur était d'avoir investi dans des sociétés auxquelles je n'aurais du jamais toucher... peu importe le prix ! La cause de l'erreur était ma mauvaise évaluation qualitative du titre, pas mon point d'entré... Ça ne m'est jamais arrivé d'acheter une compagnie exceptionnelle qui livre la marchandise côté croissance et que ça soit une erreur en raison d'un prix trop élevé...

    En terminant, je dirais que si ton style comme investisseur n'est pas très défini... que tu adhères à des thèses qui sont parfois value, parfois GARP, parfois "compagnie exceptionnelle à forte croissance", c'est clair que tu risques d'avoir une certaine confusion quant au prix à payer... Dans ce cas, la première étape est de clarifier ton approche en investissement.
  • Tout à fait d'accord avec toi, Phil. Mon intervention visait uniquement les titres en forte croissance et qu'on garde tant que la croissance continue. J'investie aussi dans des sociétés arrivées à maturité, lorsque le prix m’apparaît intéressant, et je les revends quelques mois plus tard lorsque le prix m’apparaît élevé. Par exemple, cette année, j’ai fait cinq transactions sur BAM.A, pour un gain moyen de 8,1 % en environ deux mois chaque fois, incluant les dividendes et les primes des calls couverts. C’est mon approche conservatrice de retraité de un tien vaut mieux que deux tu l’auras.

  • 100% d’accord avec toi Phil.

    Moi aussi j'en ai fait des erreurs, et plusieurs.  Mais heureusement, je me rends compte qu'avec les années, j'en fais moins.

    Pour renchérir avec ce que tu dis sur le cycle des compagnies, on peut constater que ça s'applique à peu près partout dans la vie : Une chose nait, croit, arrive à sa maturité, décline et meurt.  C'est vrai pour les civilisations, empires, compagnies, etc.  Pour une compagnie, idéalement, on achète au début de la phase de croissance et on vend lorsqu'elle débute sa phase de déclin.  Mais en pratique, c'est beaucoup plus facile à dire qu'à faire.

    Les années m'ont aussi montré qu'il est très important de bien comprendre les compagnies dans lesquelles on investit.  De cette façon, il est plus facile d'évaluer dans quel phase du cycle elles sont rendus et à partir de là savoir si c'est un bon investissement ou non.

    Pour les compagnies exceptionnelles, celle qui ont des avantages compétitifs important et qui sont les leaders dans leur créneaux, je dirais que le prix payé est le dernier critère qu'il faut regarder.  J'ai déjà surveillé plusieurs de ces compagnies et je n'ai pas acheté, car je les trouvais trop cher... juste pour voir 3 ans plus tard que le prix a triplé.  J'ai aussi détenu certaines de ces compagnies et je les ai vendus car elles avaient beaucoup monté, pour me rendre compte que 3 ans plus tard le titre a aussi triplé à partir de mon prix de vente...  J'en ai compris qu'aussi longtemps qu'une compagnie livre la marchandise, on peut être patient avec elle.  Les compagnies avec lesquelles on ne doit pas être patient sont celles qui ne livre pas la marchandise.
  • octobre 2020 modifié Vote Up1Vote Down
    Quelques points:

    -Je suis absolument d'accord avec l'idée de trouver d'abord les bonnes entreprises, c'est ce que j'aspire à faire.

    -Je dis aussi qu'on a beau prétendre toutes sortes de choses sur la façon dont on investit, en pratique, quand vient le temps d'appliquer tout cela, cela peut être plus dur qu'on pense.

    -Que ce n'est pas si évident de se départir de vieilles habitudes. On évolue certes, mais on garde parfois des traces de nos anciennes façons de faire. Il faut en être conscient et travailler là-dessus.

    -Qu'il ne m'est pas si évident malgré tout de faire abstraction du prix!
  • J'adore cette discussion. C'est exactement ou j'ai de la difficuté à comprendre. 
    Je trouve les bonnes compagnies, le passé me demontre que j'ai toujours eux raison sur mes choix.. mais je n'ai pas acheté parceque j'attend mon prix. parceque j'ai un biais de prix comme tu expliques. le titre etait 10$ il a monté de 5-10% et je me dis, merde je l ai manqué. je vais attendre qui rebaisse. 
    Sinon ds tout mes lectures du value investing on parle toujours de p/e de 15 qui est raisonnable. donc quand un titre est rendu a 20-25 je me dis qu'il n'est plus sous evalué donc je laisse passé.

    Je regarde aussi les p/e du passé, exemple visa qui aurait par exemple un p/e de 30 historiquement. donc quand je le vois a 40-45, je vais pas acheter.. pour voir le titre continuer a monter sans moi.
    Je me rend compte que faire des comparables des multiples avec les années precedente, me nuit beaucoup plus que ca m'aide.. 
    les multiples montent non stop, beaucoup plus rapidement que les benefices des compagnie. 
    Apple par exemple qui s,echangeait a un multiple de 14 vla 2ans. et qui s est rendu a un multiple de 45+.. facile pour moi acheter quand il etait a 14-15 . mais ensuite je me dis que je dois vendre car sa valeurs a trop monté.
    soit je vend parceque le multiple a trop  monté. soit j'attend pour acheter, parceque le multiple est trop haut..
    J'ai vraiment beaucoup de difficulté avec ma comprehension de multiple. 
    Probablement parceque je regarde surtout des titres a forte croissance, et comme Phil semble dire, le multiple des benefices et le prix payé a beaucoup moins d'importance que sur une compagnie qui n'a pu de croissance. 

    Ca me frustre beaucoup d'avoir acheter Shop, MSFT, LULU, Tesla, et bien d'autre en 2017 2018 quand personne y croyait.. mais je vend et je suis incapable de racheter du a mon biais de prix, ou que je veux attendre un rabais, le multiple est trop haut etc..
    pourtant je crois fortement a la compagnie, a sa croissance. mais je porte beaucoup trop d,attention a son evaluation et attendre pour acheter pas cher..
    Logitech je le regarde depuis 18 mois, je l'avais spoté avant covid avec une croissance exeptionnel potentiel.
    j'avais vu juste, mais ne pas vouloir chasser quand ca monte, vouloir attendre un rabais , un low p/e de 15-18.. fait que je reste sur la glace et laisse passer tout mes oportunité.

    Probablement que je porte trop d'attention sur le prix, vouloir payer pas cher, marge de securité et je comprend mal pourquoi les multiples montent sans fin et ce qui justifie que les prix des actions montent a l infini.. moi j attend le rabais qui vient jamais.. 

  • Lorsque je ne suis pas certain d'un achat seulement à cause du prix élevé j'achète quand même, mais en plusieurs étapes, par quart de postition environ.
  • @MarcLali_Toffu, à lire ton commentaire et je me souviens de discussions aux 5@7, je crois que c’est davantage sur le « pourquoi » des ventes qu’il faut s’interroger.

    Vendre uniquement parce que le titre a (trop) monté en si peu de temps est souvent source d’appauvrissement lorsqu’il est question d’entreprises exceptionnelles.

    il faut se faire croire que tu dois passer chez le notaire comme pour un immeuble, ok, si je veux vendre cette compagnie, je dois contacter un notaire, prendre rendez vous et vendre... 
    ça va peut-être freiner ton désir de vendre.

    Après, ça revient aussi à ce que d’autres mentionnaient, ça dépend de ta philosophie d’investissement.


    Pour revenir à la question initiale, j’ai de plus en tendance à acheter en plusieurs étapes comme @iSmile mentionne. 
    Après avoir fait mes devoirs initiaux, je prends une petite position et je continue à analyser plus en profondeur.

  • En étant investi à 100% je vis moins ce problème. Car, pour acheter une compagnie, je dois en vendre une qui est devenue moins intéressante. Donc, si la compagnie que je convoite devient plus chère, la compagnie que je suis prêt à vendre reprend de la valeur par rapport à l'autre. C’est le rendement attendu qui détermine ma décision.
    Mais aussi un autre facteur, soit le momentum. Je ne vends pas un titre dans son momentum. J’attends que le titre que je veux acheter soit dans un meilleur momentum que le titre à vendre, tout en ayant un rendement espéré supérieur.
    Par exemple, Knight, GUD, est dans ma liste d’achat. Je pourrais très bien l’acheter en vendant Stantec, qui a bcp donné. Mais Stantec demeure dans son momentum, et pas Knight. Alors je patiente.

  • jfmorissette, j'ai réfléchi énormément dans les derniers mois, car je suis dans la même position que toi en raison de mes lectures et de mes influences. Je souhaite conserver mes influences valeur mais savoir m'en affranchir pour saisir des bonnes opportunités. Je le fais progressivement. 

    Il y a des compagnies qui sont sur ma liste depuis longtemps et que je ne me décide pas à acheter et elles continuent de monter.

    J'ai vendu Visa il y a quelques années et depuis je n'ai pas réussi à trouver un prix d'entrée. Pas fort...pas fort. Je pense que c'est ma plus grande erreur d'avoir vendu Visa pour je ne sais trop quelle raison...

    Depuis, je conserve mes gagnants au moins :smile:   
  • Trouver un bon point d'entrée n'est pas évident. Une façon simple est d'utiliser un graphique avec une moyenne mobile. Ci-dessous le graphique de VISA en semaines sur trois ans avec une moyenne mobile à 30 semaines. Le prix d'entrée est lorsque le prix descend à la moyenne. Présentement (extrême droite sur le graphique), c'est trop cher, étant donné que le dernier prix est de 229,21 $ alors que la moyenne est à 210,95 $. On peut quand même placer un ordre à 211 $, quitte à le modifier dans une semaine avec le nouveau prix de la moyenne. Ici j'ai pris une moyenne à 30 semaines de façon à ce que les prix descendent à la moyenne quelques fois par année. Selon la volatilité du titre, il faut prendre une période plus courte ou beaucoup plus longue.

  • Mon hésitation sur Visa c'est sans doute une question d'ancrage. Je suis bloqué sur le prix payé initialement. Il y a aussi le ratio C/B élevé. Merci pour le conseil, je vais l'utiliser dans ma réflexion, mais si je ne suis pas un adepte de l'analyse technique. 
  • Ce n'est pas facile d'oublier le prix payé, mais il faut le mettre de côté. Le potentiel de croissance est beaucoup plus important.
  • Trouver un bon point d'entrée n'est pas évident. Une façon simple est d'utiliser un graphique avec une moyenne mobile. Ci-dessous le graphique de VISA en semaines sur trois ans avec une moyenne mobile à 30 semaines. Le prix d'entrée est lorsque le prix descend à la moyenne. Présentement (extrême droite sur le graphique), c'est trop cher, étant donné que le dernier prix est de 229,21 $ alors que la moyenne est à 210,95 $. On peut quand même placer un ordre à 211 $, quitte à le modifier dans une semaine avec le nouveau prix de la moyenne. Ici j'ai pris une moyenne à 30 semaines de façon à ce que les prix descendent à la moyenne quelques fois par année. Selon la volatilité du titre, il faut prendre une période plus courte ou beaucoup plus longue.

    Quelqu'un qui aurait suivi ce raisonnement en février 2019 aurait attendu longtemps avant d'acheter, probablement jusqu'en mars 2020 et là il aurait peut être remis son achat en question à cause de la crise COVID. Non, selon moi, le meilleur temps pour acheter une entreprise c'est habituellement maintenant, quitte à répartir son achat en 3 étapes.
  • iSmile a dit :
    Non, selon moi, le meilleur temps pour acheter une entreprise c'est habituellement maintenant, quitte à répartir son achat en 3 étapes.
    C'est tellement vrai ce que tu dis.  C'est une des grandes vérités de l'investissement.  Une fois qu'on est décidé à investir dans une entreprise, le meilleur moment est toujours maintenant.  C'est pas quelques cents ou dollars de plus ou de moins qui vont faire une différence à long terme.

    Pareil pour ceux qui achète des FNB, le meilleur moment pour investir en bourse est toujours "hier".
  • Il n'y a pas de stratégie parfaite ou idéale à chacun son style. Pour l'investisseur valeur, le meilleur moment pour investir n'est pas toujours maintenant. Quand on est certain de la forte croissance d'un titre pour de nombreuses années, le prix qu'on paie aujourd'hui n'a pas d'importance. Mais peut-on vraiment en être certain ? Je préfère la prudence. Je suis toujours plusieurs titres à la fois et j'investis dans ce qui m'apparait le meilleur rapport qualité prix. Si je m'intéresse à ABC et à XYZ et que ABC est bien au-dessus de la moyenne mobile mais pas XYZ, j'achète XYZ.
  • Faut pas me faire dire ce que j'ai pas dit.  J'ai jamais dit que le prix payé n'avait pas d'importance.  J'ai écrit: "Une fois qu'on est décidé à investir dans une entreprise, le meilleur moment est toujours maintenant.  C'est pas quelques cents ou dollars de plus ou de moins qui vont faire une différence à long terme."

    Quand on est décidé, cela implique que notre avis est fait, qu'on a une idée de la valeur de la compagnie et qu'on trouve l'action attrayante.  Et à ce moment, attendre un "point d'entré" de quelques pourcent plus bas est plutôt futile.  C'est comme cela qu'on manque nos grands gagnants.  Parce que d'expérience, c'est pas tous le monde qui est capable de faire des "average up", d'acheter plus élevé qu'un prix manqué qui malheureusement devient en quelques sorte un ancrage... et un mauvais souvenir.  

    Donc à mon avis, dans ce cas, le meilleur moment est bel et bien maintenant. 
  • Je pense qu'on ne parle pas de la même chose. Quand tu trouves un titre attrayant, ça inclut le prix. Pour moi, un titre peut être intéressant, mais pas le prix actuel, alors je le mets sur ma liste de titres à surveiller.
  • Patofthepig a dit :
    Faut pas me faire dire ce que j'ai pas dit.  J'ai jamais dit que le prix payé n'avait pas d'importance.  J'ai écrit: "Une fois qu'on est décidé à investir dans une entreprise, le meilleur moment est toujours maintenant.  C'est pas quelques cents ou dollars de plus ou de moins qui vont faire une différence à long terme."

    Quand on est décidé, cela implique que notre avis est fait, qu'on a une idée de la valeur de la compagnie et qu'on trouve l'action attrayante.  Et à ce moment, attendre un "point d'entré" de quelques pourcent plus bas est plutôt futile.  C'est comme cela qu'on manque nos grands gagnants.  Parce que d'expérience, c'est pas tous le monde qui est capable de faire des "average up", d'acheter plus élevé qu'un prix manqué qui malheureusement devient en quelques sorte un ancrage... et un mauvais souvenir.  

    Donc à mon avis, dans ce cas, le meilleur moment est bel et bien maintenant. 
    C'est exactement ça, il faut évidemment que le prix ait du bon sens et si c'est le cas la moyenne mobile perd son sens. Et le temps va faire son oeuvre si l'entreprise est bien choisie.
  • Pour moi, la moyenne mobile est une corde de plus à mon arc, et non le centre de mes prises de position. Les graphiques peuvent être un complément à l'analyse fondamentale.
  • Trouver un bon point d'entrée n'est pas évident. Une façon simple est d'utiliser un graphique avec une moyenne mobile. Ci-dessous le graphique de VISA en semaines sur trois ans avec une moyenne mobile à 30 semaines. Le prix d'entrée est lorsque le prix descend à la moyenne. Présentement (extrême droite sur le graphique), c'est trop cher, étant donné que le dernier prix est de 229,21 $ alors que la moyenne est à 210,95 $. On peut quand même placer un ordre à 211 $, quitte à le modifier dans une semaine avec le nouveau prix de la moyenne. Ici j'ai pris une moyenne à 30 semaines de façon à ce que les prix descendent à la moyenne quelques fois par année. Selon la volatilité du titre, il faut prendre une période plus courte ou beaucoup plus longue.


    Donc avoir acheté Visa à 160$ en mars 2019 aurait été un mauvais achat puisque le titre était au dessus de sa moyenne mobile. Sans la pandémie, le titre ne serait jamais revenu à 160$.

    En mars 2021, acheter le titre à 210$ est trop cher. Peut-être que le titre ne reviendra plus jamais à un prix aussi bas.

    S'empêcher d'acheter pour cette raison pourrait te faire manquer une méga appréciation du titre dans le futur. Si le titre gagne 3% par mois et ne corrige à peu près jamais, tu vas manquer une ride de 42.5% au bout d'un an. Il va peut être repasser sous la moyenne mobile dans seulement 2 ans, après que le titre ait doublé.

    C'est toujours facile de regarder un graphique et de dire que le meilleur point d'entré était une journée précise. Le problème c'est que tu ne peux pas obtenir le graphique des 12 prochains mois en date d'aujourd'hui. 

    Personnellement, je n'attache aucune importance à la moyenne mobile dans ma prise de décision.
  • Je ne pensais pas susciter les passions avec mes questionnements existentiels sur VISA! Je n'embarquerai pas de le débat sur la moyenne mobile....indicateur que je n'utilise pas. Par contre, je tente de me ''corriger'' de chercher un bas ratio C/B à tout prix, car j'ai effectivement manqué des opportunités comme Dollarama. 

    Maintenant, je me dis que pour le long terme l'obsession du prix n'a pas sa place à moins d'un ratio exubérant.  
  • Bien d'accord avec la majorité d'entres-vous à propos du focus sur le point d'entré.

    Il y a plus d'argent à perdre à manquer un titre exceptionnel parce qu'on est pas à l'aise avec un point d'entré qu'il y a de l'argent à faire en l'attrapant 20% en bas de son sommet récent...
  • philrancourt a dit :
    Bien d'accord avec la majorité d'entres-vous à propos du focus sur le point d'entré.

    Il y a plus d'argent à perdre à manquer un titre exceptionnel parce qu'on est pas à l'aise avec un point d'entré qu'il y a de l'argent à faire en l'attrapant 20% en bas de son sommet récent...
    Si un  titre t'intéresse mais que tu le trouves trop cher, tu fais quoi ?
  • Bien d'accord Phil : pour ça que j'ai arrêter de regarder les titres grimper et que j'ai finalement acheté cette semaine du Goeasy et Trisura. 
  • Ne pas oublier que nous sommes actuellement dans une "euphorie" haussière. Je ne dis pas que c'est une bulle, je n'en sais rien, mais les taux d'intérêt très bas et l'abondance de capitaux dans le marché font de la bourse -comme pour l'immobilier- un marché de vendeurs. Qu'arrivera-t-il de chacun de nos titres quand une correction subite arrivera, une remontée subite de l'inflation, ou tout autre événement imprévu? Il faut être très prudent dans un marché haussier et plus téméraire dans un marché baissier. Or, notre cerveau a tendance au contraire : plus téméraire dans un marché haussier (notre cerveau ne supporte pas de voir le train filer à vive allure sans que nous soyons dedans) et panique quand nos titres baissent. Et ne pas oublier que tous les "stop loss" de ce monde ne valent plus grand chose quand le train déraille car cela se passe souvent avant l'ouverture des marchés. Et quand un TGV déraille, on ne peut souvent que regarder le tsunami qu'il provoque, sans beaucoup d'espace "rationnel" pour réagir.
  • Si j'ai un questionnement ou un stress, je me rappelle souvent des deux études suivantes: 
    - Fidelity a trouvé que leurs clients ayant les meilleurs rendements étaient ceux qui avaient oublié qu'ils avaient un compte là.
    - Une autre firme, je ne sais pas laquelle, a trouvé que leurs clients ayant les meilleurs rendements étaient ceux qui étaient décédés depuis un certain temps.

    Alors je trouve que dans le doute, il vaut mieux conserver. À date j'ai vendu trois fois, la seule compagnie que j'ai vendue car elle était ''chère'' a plus que doublé en moins de 3 ans. J'hésitais entre trimmer et vendre, j'aurais dû trimmer.

    Je compare mon portefeuille à un jardin. Tu ne sais jamais exactement ce qui va le mieux pousser d'une année à l'autre, mais sur le total de toutes les variétés plantées, ça fait une belle récolte. Sauf qu'il faut laisser pousser. On ne récolte pas une citrouille en juillet parce qu'elle a grossi de 15%.

    C'est sûr que savoir quand acheter c'est assez difficile. Le biais d'ancrage est fort pour moi, même si c'est arbitraire. J'ai un style vraiment similaire à JFMorrissette. Je choisis d'excellentes compagnies, et pour le prix je ne fait pas une analyse trop poussée. Ces temps-ci j'essaie de viser l'imperfection et l'efficacité, plutôt que rester dans l'indécision.

    Je me suis aussi rendue compte que j'avais un sacré avantage au niveau des frais. En faisait Buy and Hold à très long terme avec un compte de courtage direct, je paie déjà beaucoup moins de frais qu'avec un FNB (ETF), même si je viens de commencer. Dans 30 ans ça va avoir pas mal d'impact.
  • L'analogie du jardin me rappelle la fameuse citation de Lynch qui a été par la suite utilisée, avec permission, par Buffett. On a tous fait l'erreur de vendre un titre gagnant pour en acheter un moins performant et également de s'accrocher trop longtemps à des titres perdant. C'est comme couper les fleurs et arroser les mauvaises herbes. C'est simpliste mais quand même révélateur, il faut faire preuve de patience avec les titres de qualité et couper rapidement les liens avec nos choix disont plus discutables.

    In one of Berkshire Hathaway’s shareholder letter, Warren Buffett quoted a line from the book “One up on Wall Street” by Peter Lynch. The quote is “Selling your winners and holding your losers is like cutting the flowers and watering the weeds.” This quote seemingly changed my investing life.
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