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Net income vs adjusted net income (vs Cash Flow)

Bonjour à tous,

Lorsque vous faites une analyse, utilisez-vous le net income ou le adjusted net income que la compagnie vous donne dans les rapports annuels et trimestriel?

En même temps, comme j'ai un titre en tête pour cette question, est-ce qu'il y a des gens qui ont déjà regardé High liner food?

Réponses

  • 22 Réponses trié par Votes Date
  • Je crois que l'on doit être très prudent avec les profits ajustés puisque les companies tentent trop souvent de montrer une image plus reluisante de la réalité. Pour High Liner Food, il y a un fil de discussion au lien suivant : http://forum.entrepreneurboursier.com/index.php?p=/discussion/comment/13452/#Comment_13452.
  • Le net income est défini dans les normes comptable et si tu les connais tu sais comment ils sont calculés. Par contre les ajusted income sont définis par la compagnie. Comme ils diffèrent d'une compagnie à l'autre on ne peut pas avoir une ligne de conduite clair à savoir s'ils sont utiles ou non. Il faut regarder les raisons que donnent la direction pour les utiliser. Tu dois alors porter ton propre jugement sur la valeur de ces ajustements.

    Je suis d'accord avec François sur le fait que la grande majorité des ajustement ne sont que de la poudre au yeux.
  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down

    Merci pour vos réponses, je comprends.

    Il est plus facile avec un cas réelle. j'ai donc mis celui de High Liner Food.

    Quel serait les ajustements que vous seriez porter à faire dans leur méthodologie de calcul?

    Moi de mon côté, ce qui est en GRAS, j'aurais tendance à l'enlever, partagez-vous la même vision que moi?



    Standardized EBITDA
     
    Add back:

    Business
    acquisition, integration and other expenses
    Impairment of
    property, plant and equipment
    Increase in cost of
    sales due to purchase price allocation to inventory
    (Gain) loss on
    disposal of assets
    Share-based
    compensation expense (recovery)
    Non-operating items
    Ajusted
    EBITDA

    Net income

    Add back,
    after-tax:


    Share-based
    compensation expense (recovery)
    Impairment of
    property, plant and equipment
    Accelerated
    depreciation on equipment/property disposed as part of a
    discontinuation/acquisition
    Business
    acquisition, integration and other expenses
    Non-operating items
    Increase in cost of
    sales due to purchase price allocation to inventory
    Mark-to-Market loss
    (gain) on embedded derivative and related accretion
    Mark-to-Market loss
    (gain) on interest rate swaps
    Accelerated
    amortization of deferred financing costs and other items resulting from debt
    refinancing and amendment activites
    Intercompany
    dividend withholding tax
    Minus:


    Net income from
    discountinued opertions, net of income taxes
    Ajusted
    Net income
       
       
  • Je sais que ce n'est pas dans les choix, mais troisième option : 

    Free Cash Flow
  • Je ne connais pas assez High Liner pour porter un jugement mais en général si ces items reviennent à chaque année ce ne sont pas des éléments extraordinaires et il ne devraient pas être dans les ajustements sauf s'il y a une particularité dans la compagnie qui fait que les PCGG ne reflète pas la réalité économique de la compagnie.

    Ce n'est pas toujours simple. Par exemple le titre le plus payant dans l'histoire de ce forum est BOYD. J'ai essayé 2 fois de comprendre comment on doit évaluer ses bénéfices alors que les PCAA disent qu'ils ne font pas d'argent. J'ai classé ce titre dans les trop difficile à comprendre et je suis passé à autre chose. Il y a des milliers de compagnies, il faut se concentrer sur celle qu'on comprend.
  • janvier 2018 modifié Vote Up1Vote Down
    Tout comme ffournier, je te recommanderais plutôt d'utiliser les cash flow et d'oublier le net income et ses variantes.

    Les cash flow sont rarement mentionnés dans les communiqués de presse et il faut creuser/comprendre les états financiers des sociétés pour les déterminer. Il y a aussi place à interprétation sur les différents amortissements et sur le capex de maintenance vs le capex lié à la croissance.

    Voici un exemple avec une société choisie au hasard (Boyd Group) pour essayer d'y voir plus clair.

    Tout d'abord, il faut se référer au "statement of cash flows" dans les états financiers  

    image

    Prenons la colonne des résultats des 9 derniers mois. La première ligne (35.268 millions) représente les profits comptables. Les lignes suivantes représentent des charges comptables qui ne représentent pas des déboursées d'argent réel fait par la société pendant cette période. C'est pourquoi elles sont additionnées au profit comptable (net earnings) pour établir les cash flow d'opération. On voit donc que les cf d'opération sont de 70.599 millions, soit près du double des profits comptables.

    Mais attention ! ce n'est pas si simple... Prenons le 19 millions de "Depreciation of plant, property and equipment" Est-ce bien réaliste de penser que Boyd laisse simplement ses immeubles se déprécier sans mettre de l'argent pour les entretenir ? Ou qu'elle ne remplacera pas ses équipements une fois ceux-ci rendu à la fin de leur vie utile ? Bien sûr que non....  J'exclurais donc cette amortissement pour établir les free cash flow. Ce qui nous ramène à 50 millions.

    Prenons le 9.93 millions de "amortization of intangible assets". Il pourrait s'agir d'amortir des marques de commerce liées aux nombreuses acquisitions. Boyd n'aura pas à redébourser cet argent un fois ces intangibles complètement amortis. On peut donc le conserver dans les fcf.

    Bref, il faut faire ce genre d'exercice pour chaque ligne. Ce n'est pas toujours à trancher au couteau....

    Dans le cas de Boyd, la société nous offre de l'info supplémentaire dans son md&a pour nous aider à y voir plus clair :

    image   
    Elle reprend notre chiffre vu plus haut de cash flow d'opération (70.599 millions) et nous indique ce qu'elle a réellement dépensé pour la maintenance des ses propriétés, équipements et logiciels (sustaining expenditures on plant, software and equipment) pendant la période(15 millions). On arrive ainsi à 55.582 millions de "cash distributable" ou si vous voulez : l'argent que la société peut redistribuer à ses actionnaires ou réinvestir dans sa croissance. 

  • Quel hasard que tu tombes sur cette compagnie. Donc nous avons 55M de cash distribuable pour une capitalisation de 2 milliards. Ça me donne quand même un ratio de 36x .

    En plus j'ai un problème avec le calcul de free cash flow pour ce genre de compagnie. Les compagnies qui croissent par acquisition doivent ...faire des acquisitions. Ça fait partie du plan d'affaire. Si elle distribue tout le free cashflow elle n'a plus d'argent pour faire des acquisitions. Donc pour moi il faut se garder une réserve les acquisitions quand nous calculons les fréquences cashflow. Et à 36 fois je trouve ça déjà chère.
  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down
    Quel hasard que tu tombes sur cette compagnie. Donc nous avons 55M de cash distribuable pour une capitalisation de 2 milliards. Ça me donne quand même un ratio de 36x .

    Lol ! ;-)  Je te rappelle qu'il s'agit de chiffres sur 9 mois ou 3 trimestres. Mon but n'était pas vraiment de discuter l'évaluation boursière actuelle mais plutôt de donner une explication générale sur les cash flow.

  • En plus j'ai un problème avec le calcul de free cash flow pour ce genre de compagnie. Les compagnies qui croissent par acquisition doivent ...faire des acquisitions. Ça fait partie du plan d'affaire. Si elle distribue tout le free cashflow elle n'a plus d'argent pour faire des acquisitions. Donc pour moi il faut se garder une réserve les acquisitions quand nous calculons les fréquences cashflow. Et à 36 fois je trouve ça déjà chère.
    Dans le cas de Boyd Group, la distribution a été très peu augmentée dans les 5 dernières années. Pour reprendre mon exemple, on parle de 7M versés en distribution sur les 55M .

  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down
    Pardon j'avais pas remarqué que c'était pour 9 mois. Si j'extrapole bêtement en ajoutant 33% nous avons un multiple de 27 ce qui est à peu près ce que valent les bonnes compagnies de croissance.

    Par contre l'illustration des calculs à faire pour obtenir le free cashflow est très bonne et très détaillée. 
  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down
    Quelles son les caractéristiques d'une entreprise qui font qu'il est préférable, pour l'évaluer, d'utiliser les Free Cashflow alors que pour d'autres ce sera le Bénéfice net.

    Par exemple, quelles sont les particularités qu'on retrouvent pour Boyd Group et Constellation Software qui vous font utiliser les FCF alors que pour Couche-Tard on utilise le Bénéfice net?
  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down
    Selon moi, un investisseur devrait toujours essayer de se faire une idée des cash flow d'une entreprise.
  • janvier 2020 modifié Vote Up0Vote Down
    Selon moi, un investisseur devrait toujours essayer de se faire une idée des cash flow d'une entreprise.
    Pour donner une réponse plus complète et pédagogique à la question de @iSmile, je dirais qu'ignorer les cash flow et s'en tenir au bénéfice comptable peut amener un investisseur à surestimer ou sous-estimer un titre.

    Par exemple, notre "eps investor" va percevoir des sociétés ayant des cash flows beaucoup plus élevés que leurs bénéfices comptable comme étant plus chères qu'elles ne le sont en réalité. Boyd et Constellation sont deux excellents exemples de ça.

    À l'inverse, notre "eps investor" pourrait voir des aubaines là ou il y en a pas. Une société pourrait avoir un ratio cours/bénéfice attrayant basé sur ses bénéfices comptables mais ne produire pratiquement aucun free cash flows. Il faut se méfier de ça particulièrement avec les entreprises industrielles/manufacturières.

    Un autre avantage d'ouvrir les états financiers pour déterminer les cf réside dans le fait qu'il s'agit d'information standardisée, auditée annuellement et obligatoire. Une compagnie peut raconter quasiment n'importe quoi dans ses communiqués de presse. Elle peut choisir de présenter les chiffres qui font sont affaire et taire ceux qui la font moins bien paraître. Étudier l'état des cash flow par soi même permet de dégager une certaine "vérité objective" et de mettre le "PR" de la firme de côté. C'est particulièrement crucial dans le cas de petites sociétés peu matures. L'histoire de la société Patient Home Monitoring (discutée sur ce forum) est un exemple assez hallucinant d'écart entre ce que raconte un CEO dans des communiqués de presse et ce que démontre les cash flows audités....


       

      
  • janvier 2018 modifié Vote Up0Vote Down
    Il faut donc faire particulièrement attention aux entreprises nécessitant beaucoup de cash flows pour maintenir leurs activités au niveau actuel.
  • Exactement iSmile

    Et tu dois porter un jugement surtout en ce qui concerne l'amortissement. L'amortissement passe à la dépense le coût passer d'un bien que l'entreprise doit habituellement remplacer. 

    L'exemple classique de l'amortissement qui sous-évalue les dépenses réelles est une compagnie de transport. Elle passe à la dépense l'achat des camions il y a 5 ans mais ceux quelles doit acheter aujourd'hui coûte plus chère.

    Le cas inverse se produit pour les ordinateurs de bureau alors qu'il est bien possible que les nouveaux coûte moins chère que ceux passés dans l'amortissement.

    Tout ça entre dans le concept d'évaluation d'une entreprise. On doit essayer de comprendre commente compagnie fait son argent et comment elle le dépense pour pouvoir bien interpréter ses états financiers.

    D'un autre côté il ne faut pas tomber dans le piège de vouloir être trop précis, ce que font plusieurs analystes de Wall Street avec leurs modèle de prévision des bénéfices. C'est toujours loufoque de voir un titre perdre 5% parce qu'il manque les prévisions de 0,01$. Il y a tellement de facteurs influençant les bénéfices qu'un tel niveau de précision est impossible et même inutile.

     Buffett : "pas besoin de savoir le poids précis d'une personne pour savoir qu'il est obèse."

    À une autre occasion en réponse à Munger qui disait ne l'avoir jamais vu calculer la valeur actuelle des cashflow futures d'une entreprise :«Si tu as besoin de calculer pour savoir si c'est une aubaine alors c'est pas une aubaine»
  • Il faut donc faire particulièrement attention aux entreprises nécessitant beaucoup de cash flows pour maintenir leurs activités au niveau actuel.
    C'est un bon point qui m'a fait pensé à ce podcast : 


    Les compagnies qui n'ont pas besoin de cash flows pour maintenir leurs activités seraient, pour Connor, une nouvelle forme de moat. 

    "We spend the majority of our conversation talking about the other three categories: 1) companies with a legacy moat, 2) companies with a re-investment moat, and 3) an interesting category Connor calls “capital light compounders,” which we explore in detail. "
  • Merci les gars pour ces exemples et explications. J'avais une bonne idée de ce qu'étaient les Free Cash Flows, mais je me suis toujours demandée comment les autres les calculaient, voir si je comprenais bien et si j'oubliais quelque chose.

    Je me doute que vous connaissez Investopedia. J'aime bien leurs vidéos, alors je met le lien pour les autres visiteurs du forum : https://www.investopedia.com/terms/f/freecashflow.asp
  • Le professeur Julien Le Maux de HEC sur l'importance des cash flow:

    https://www.lesaffaires.com/dossiers-partenaires/investir-dans-sa-carriere-cest-payant/la-rassurante-illusion-des-ratios-comptables/608526

    Les flux de trésorerie vont indiquer les sommes que génère réellement l’entreprise. Le résultat net, pour sa part, comprend certes les flux de trésorerie, mais aussi des écritures comptables diverses. C’est un amalgame de beaucoup de choses. Ce qui est réellement intéressant, c’est de savoir quelle est la trésorerie qui provient de l’exploitation dans l’entreprise, dans quoi elle investit et comment elle se finance. Les flux de trésorerie indiquent ce qui est dans le compte de banque 

    L’avantage du document faisant état des flux de trésorerie, un document qui est obligatoire, c’est que toutes les entreprises – grandes, moyennes ou petites – doivent présenter cette information de la même manière. C’est donc un document que l’on peut comparer à celui d’autres entités, chose qui n’est pas nécessairement vraie pour l’état des résultats, qui peut prendre différentes formes et qui est basé sur des choix comptables définis par chaque entreprise individuellement
  • Quant à moi, la seule importance des profits comptables, c'est que ça donne une métrique qui est quelque peu objective aux prêteurs et qui contrairement aux flux de trésorerie respecte les principes de la comptabilité d'exercices.

    Pour avoir déjà étudié la comptabilité à l'université, je trouve que dans cette formation, on surestime l'importance des profits comptables. Mais bon, vu tous les heures que les futurs comptables passent à apprendre les règles et en particuliers celles qui touche la reconnaissance des revenus, je peux comprendre. Il faudrait que dans l'un des cours de comptabilité, il y ait une diapositive qui mentionne : «Pour ceux qui cherchent à estimer la réelle rentabilité ou évaluer une entreprise, se sont principalement les flux de trésorerie qui compte». 
  • philrancourt a dit :
    Le professeur Julien Le Maux de HEC sur l'importance des cash flow:

    https://www.lesaffaires.com/dossiers-partenaires/investir-dans-sa-carriere-cest-payant/la-rassurante-illusion-des-ratios-comptables/608526

    Les flux de trésorerie vont indiquer les sommes que génère réellement l’entreprise. Le résultat net, pour sa part, comprend certes les flux de trésorerie, mais aussi des écritures comptables diverses. C’est un amalgame de beaucoup de choses. Ce qui est réellement intéressant, c’est de savoir quelle est la trésorerie qui provient de l’exploitation dans l’entreprise, dans quoi elle investit et comment elle se finance. Les flux de trésorerie indiquent ce qui est dans le compte de banque 

    L’avantage du document faisant état des flux de trésorerie, un document qui est obligatoire, c’est que toutes les entreprises – grandes, moyennes ou petites – doivent présenter cette information de la même manière. C’est donc un document que l’on peut comparer à celui d’autres entités, chose qui n’est pas nécessairement vraie pour l’état des résultats, qui peut prendre différentes formes et qui est basé sur des choix comptables définis par chaque entreprise individuellement

    P.S. 

    J'ai eu M. Le Maux comme professeur à HEC durant la session d'automne 2018 et à cette époque Dollarama avait été la cible d'un vendeur à découvert et durant l'un des cours on avait passé au moins 30 minutes à regarder la présentation du vendeur à découvert qui expliquait que le modèle d'affaire de Dollarama était une forme d'arnaque. Suite à cette attaque, l'action de Dollarama avait fortement chuté. Dans les mois qui ont suivi le marché a repris confiance en Dollarama et l'action a fortement surperformé le marché.
  • février 2021 modifié Vote Up0Vote Down
    Bruno: M. Le Maux donne 2 formations au HEC est qu'il peuvent être utile a un investisseur privé ?
  • @MaxG

    M. Le Maux enseigne deux cours au DESS CPA et il donne aussi des formations à l'École des dirigeants de HEC. Les formations à l'École des dirigeants, je pense que ce n’est pas utile pour un investisseur privé. Il y a par contre d'autres cours dans les programmes de certificats en finance de HEC qui pourraient possiblement être utiles à mon avis sans être nécessairement essentiels.

    Je ne doute pas de la qualité des enseignements de l'École des dirigeants, mais j'ai tendance à penser que parfois ça doit servir à faire respecter le budget de formation minimale que les entreprises doivent dépenser en raison d'une règlementation un peu stupide du gouvernement visant à favoriser la formation de la main-d'oeuvre.

     

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