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Compagnies bidons à la Bourse (ex: Google, Facebook, Tesla, Shopify)

J'espère que vous appréciez le "clickbaiting" de mon titre...   B) 

La hausse de Tesla suite à de bons résultats et l'apocalypse des shorts qui s'en est suivi est une leçon que j'ai souvent vue à la Bourse...

Bien des compagnies exceptionnelles ont d'abord été qualifiées de farces, de compagnies bidon, de titres totalement surévalués, de bon candidat pour un short, dans leurs premières années à la Bourse. Bien sûr, elles ont leurs partisans dès le départ, mais ça prend souvent quelques années avant que la majorité des investisseurs ne les reconnaissent comme des titres d'exception.

Je suis assez vieux pour me rappeler l'IPO de Google vers 2004. J'avais lu une opinion d'un ancien vice-président de la Caisse de dépôt dont je vais taire le nom qui affirmait que l'évaluation du titre était folle et le signe d'un retour de la bulle des .com ... Sans commentaire... J'avais aussi assisté à la conférence d'un chroniqueur boursier réputé qui affirmait qu'il n'était même pas tenté d'étudier le titre tellement l'évaluation était élevée. Il aurait peut-être du.... C'est sans compter le fameux petit génie qui allait inventer quelque chose bien meilleur que Google dans le sous-sol de ses parents. On attend toujours qu'il se manifeste... 

Que dire de Facebook. Un réseau social. Un truc totalement superficiel pour faire perdre du temps au monde selon certains. Bref, une joke spéculative à 15$. Un investissement "no brainer" quelques années plus tard à 150$....

Que dire de Shopify et des arguments de notre agrume-investisseur préféré. Sa thèse short était incroyablement mince. Une oeuvre de charité va par contre bientôt en bénéficier (https://www.fool.ca/2020/01/11/shopifys-shop-stock-price-soars-as-short-seller-throws-in-the-towel/)

Pour Tesla, l'exemple des derniers jours est spectaculaire, pas besoin d'en rajouter.

Je crois que les sociétés exceptionnelles proposent souvent des modèles d'affaires nouveaux. Elles sont très créatives et innovatrices. Elles n'ont aussi pas vraiment de sociétés comparables, car elles défrichent de nouveaux territoires. C'est pourquoi c'est facile de les balayer du revers de la main et dire que ça ne marchera pas. Il faut comprendre la valeur du modèle d'affaires et son potentiel. On ne peut pas simplement investir sur la base que c'est à 15 fois le bénéfice comptable.

Comprenez-moi bien, je ne dis pas que toutes les sociétés innovatrices ayant fait un IPO dans les dernières années sont de bons investissements. Certaines seront probablement des échecs. Mon point est que la plupart des compagnies ayant révolutionné un domaine (et ayant beaucoup enrichies leurs actionnaires) ont été vues avec scepticisme (et parfois même dérision) dans leurs premières années à la Bourse. Ce discours va provenir des vendeurs à découvert, mais aussi des journalistes et des investisseurs de type "value". Il faut garder ce "pattern" en tête lorsqu'on les étudie. 

Réponses

  • 10 Réponses trié par Votes Date
  • Très pertinent comme publication.

    J'ai moi-même pensé la même chose de Facebook lors de son IPO.

    Je pense que tout cela est dû à des biais comportementaux.

    D'abord la crise des technos et des .com a laissé plusieurs cicatrices et cela a eu des répercutions pendant plusieurs années.

    Également, pour avoir côtoyé professionnellement des conseillers en placements (Banque Laurentienne; et je m'en fous de le dire publiquement), je dirais que la plupart (pas tous) sont assis sur leur «steak» à faire la même chose depuis des années et qu'ils veulent prendre le moins risques possibles pour garder leur clientèle. Ce type de mentalité est probablement répandu dans une certaine mesure chez ceux qui ont un impact réel sur les marchés, soit les gestionnaires institutionnels qui sont des bureaucrates, soit l'antithèse des entrepreneurs. Ils veulent garder leur job et avoir des bonus, du prestige et des promotions. Ils vont donc souvent bouger en troupeaux et parler, penser et se comporter de la même façon. Ils n'ont pas la mentalité de pensée en innovateur et de patiner dans la direction où la rondelle s'en va. 

    Je lisais d'ailleurs que lorsque les ordinateurs ont fait leur apparition, les programmeurs qui travaillaient dans les banques d'affaires se faisaient regarder de haut par les «vieux de la vielle» pour qui la finance était souvent une affaire de vente et d'égo.

    Cela dit, je pense que plusieurs investisseurs ont trop attendu avant d'élargir leur cercle de compétences et que maintenant la techno n'est plus regardée de haut par les financiers. 

    Le monde a tellement changé rapidement qu'avec l'information disponible lors de l'IPO de Google (pour prendre cet exemple-là), il est difficile de juger aujourd'hui, si la décision de lever le nez sur l'entreprise était vraiment mauvaise. Ce n'est pas parce qu'on fait un bon placement que l'on a prise une bonne décision et ce n'est pas parce qu'on a fait une erreur d'omission qu'on a nécessairement pris une mauvaise décision. 

  • philrancourt a dit :

    J'espère que vous appréciez le "clickbaiting" de mon titre...   B) 

    La hausse de Tesla suite à de bons résultats et l'apocalypse des shorts qui s'en est suivi est une leçon que j'ai souvent vue à la Bourse...

    Bien des compagnies exceptionnelles ont d'abord été qualifiées de farces, de compagnies bidon, de titres totalement surévalués, de bon candidat pour un short, dans leurs premières années à la Bourse. Bien sûr, elles ont leurs partisans dès le départ, mais ça prend souvent quelques années avant que la majorité des investisseurs ne les reconnaissent comme des titres d'exception.

    Je suis assez vieux pour me rappeler l'IPO de Google vers 2004. J'avais lu une opinion d'un ancien président de la Caisse de dépôt dont je vais taire le nom qui affirmait que l'évaluation du titre était folle et le signe d'un retour de la bulle des .com ... Sans commentaire... J'avais aussi assisté à la conférence d'un chroniqueur boursier réputé qui affirmait qu'il n'était même pas tenté d'étudier le titre tellement l'évaluation était élevée. Il aurait peut-être du.... C'est sans compter le fameux petit génie qui allait inventer quelque chose bien meilleur que Google dans le sous-sol de ses parents. On attend toujours qu'il se manifeste... 

    Que dire de Facebook. Un réseau social. Un truc totalement superficiel pour faire perdre du temps au monde selon certains. Bref, une joke spéculative à 15$. Un investissement "no brainer" quelques années plus tard à 150$....

    Que dire de Shopify et des arguments de notre agrume-investisseur préféré. Sa thèse short était incroyablement mince. Une oeuvre de charité va par contre bientôt en bénéficier (https://www.fool.ca/2020/01/11/shopifys-shop-stock-price-soars-as-short-seller-throws-in-the-towel/)

    Pour Tesla, l'exemple des derniers jours est spectaculaire, pas besoin d'en rajouter.

    Je crois que les sociétés exceptionnelles proposent souvent des modèles d'affaires nouveaux. Elles sont très créatives et innovatrices. Elles n'ont aussi pas vraiment de sociétés comparables, car elles défrichent de nouveaux territoires. C'est pourquoi c'est facile de les balayer du revers de la main et dire que ça ne marchera pas. Il faut comprendre la valeur du modèle d'affaires et son potentiel. On ne peut pas simplement investir sur la base que c'est à 15 fois le bénéfice comptable.

    Comprenez-moi bien, je ne dis pas que toutes les sociétés innovatrices ayant fait un IPO dans les dernières années sont de bons investissements. Certaines seront probablement des échecs. Mon point est que la plupart des compagnies ayant révolutionné un domaine (et ayant beaucoup enrichies leurs actionnaires) ont été vues avec scepticisme (et parfois même dérision) dans leurs premières années à la Bourse. Ce discours va provenir des vendeurs à découvert, mais aussi des journalistes et des investisseurs de type "value". Il faut garder ce "pattern" en tête lorsqu'on les étudie. 

    J'ajouterais qu'il faut aussi comprendre les risques que l'on prend.
    Il me semble que des évaluations a 40-50X les profits anticipe les bonnes nouvelles.
    Au moindre mauvais trimestre, le titre va prendre une "débarque".
    Il faut être prêt à vivre avec beaucoup de volatilité.

  • Un autre titre aurait pu être « Compagnies performantes à la bourse » (Enron, Bre-X, Nortel, Bombardier, Sino-F..) 

    Comme Mario disait au dernier 5 à 7.. il y aurait une longue liste de mauvaises histoires à raconter aussi dans les RÉA ! 


  • Je comprends très bien ton point Phil. Il est cependant difficile de bien comprendre l'avantage compétitif de ces nouveaux joueurs à leur début. Car c'est facile après avec un beau biais de confirmation de voir que ces joueurs avaient vraiment une offre supérieure. Le défi est de les dénicher et de les comprendre, versus tous ceux qui ne se démarqueront pas plus que cela.

    L'investissement dans un panier de titres peut offrir une solution pour pallier un peu à cela. Et évidemment de toujours requestionner nos hypothèses et regarder les entreprises évoluer. La beauté de l'investissement c'est qu'on peut toujours ajuster le tir avec des entreprises de croissance qui perfermeront sur le très long terme.
  • février 2020 modifié Vote Up0Vote Down
    jfmorissette a dit :
    Je comprends très bien ton point Phil. Il est cependant difficile de bien comprendre l'avantage compétitif de ces nouveaux joueurs à leur début. Car c'est facile après avec un beau biais de confirmation de voir que ces joueurs avaient vraiment une offre supérieure.
    C'est d'autant plus difficile de déterminer les avantages compétitifs si on refuse d'étudier le titre... Honnêtement, je ne crois pas que c'était si difficile de comprendre la force de Google ou de Facebook. 

    Mais bon, mon point n'est pas de dire que c'est facile ou qu'il n'y a pas de risques (j'ai d'ailleurs écrit ça nulle part dans mon texte). Mon point, c'est que les compagnies exceptionnelles sont souvent entourés d'un discours sceptique et que c'est facile de se laisser influencer par ça.  
  • philrancourt a dit :

    C'est d'autant plus difficile de déterminer les avantages compétitifs si on refuse d'étudier le titre... 
    Ça c'est certain! :)


  • J'avoue le titre était un peu clickbaiting, sinon analyse très pertinente...
  • Souvent nous sommes notre pire ennemi et le mieux est souvent de ne rien faire.
  • septembre 2020 modifié Vote Up1Vote Down
    Parlant de compagnies exceptionnelles, il y en a qui ont eu l'opportunité et qui ont des erreurs d'omission monumentales: https://www.bvp.com/anti-portfolio/

    Amusant, mais instructif aussi. Ce sont des gens qui font du capital de risque, ils ont aussi de bons coups: https://www.bvp.com/companies
  • Il y a aussi une question de chance, une question de timing, une question de gestion et de persévérence dans le succès. C'est difficile à prévoir, qui va croître et jusqu'à quel point.

    J'écoutais un vieux podcast de Invest like the best (Morgan Housel je crois?) et il disait qu'il y avait des modèles d'affaire qu'on ridiculisait complètement et qui ont échoué parce que trop en avance entre autres et par la suite été implanté avec succès par d'autres. Il donnait en exemple pet.com qui voulait livrer de la nourriture pour animaux directement à la maison et qui a échoué. Amazon offre maintenant le même service avec succès. Il disait qu'il se questionnait sur ce qu'on ridiculise présentement et qui pourrait avoir du succès.

    Pour ma part il y a les boîtes à cuisiner que je trouvait complètement stupides vu la vaisselle que ça salit, la pollution et devoir recevoir la livraison sans trop de délai. La pandémie aide, mais je suis quand même surprise du succès. Pas de là à y investir par contre. Anecdote : On a eu une boite Goodfood dans l'entrée de notre bloc, ça n'avait pas été livré au bon immeuble. Jai réussi à retracer la personne avec juste son nom. Elle est venue chercher le lendemain mais a dû jeter la viande, on savait pas depuis combien de temps ça trainait.
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