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L'intérêt sur la chose financière au Québec

Je me pose cette question depuis plusieurs années et j'ai décidé de partager mon interrogation avec vous.

Aux États-Unis il y a CNBC, Bloomberg, Zacks, The Street, Cramer!!, etc.etc.etc...

Il y a aussi le Money Show, le traders expo, il y a des milliers de lettres financières:  Gartman letter, Cabot, Scott Redler, etc...

Les gens parlent d'argent, parlent de stratégies alors que nous ... ?  Rien ou presque.

Heureusement qu'il y a ce forum, Cote100, et quelques autres sinon bien peu de choses.  Même le canal argent n'arrivait pas à vivre.

Ma question est pourquoi selon vous nous (en tant que société) n'avons aucun intérêt pour la chose financière, pourtant si passionnante pour moi. 

Est-ce notre éducation?
Notre incapacité chronique à générer de la richesse (bien que je crois qu'on ne génère pas de la richesse car on ne s'intéresse pas aux finances mais bon...)

Pourquoi donc une si grande différence avec le reste du Canada et encore plus avec le reste de l'Amérique du Nord?

Réponses

  • 29 Réponses trié par Votes Date
  • J'apporterais quatre points:


    1) Comme plusieurs sociologues et économistes en ont parlé, il y a au Québec un passé ou l'Église Catholique était très présente ce qui à plusieurs égards pouvait être néfaste pour l'esprit d'entreprise. J'y ajouterais toutefois deux bémols, les politiciens aiment bien mentionner qu'avant la Révolution tranquille, il n'y avait pratiquement pas d'entrepreneurs québécois; alors que c'est complètement faux. Également, les institutions religieuses possédaient des placements, dont des actions. On dit souvent qu'au Québec on est moins favorables à la libre entreprise et que les Anglo-saxons y seraient plus favorables et que du même coup ils aimeraient donc mieux parler de placements que nous et qu'ils auraient davantage l'esprit d’entrepreneur. La Saskatchewan a déjà élu des socialistes, alors que ce ne fut jamais le cas au Québec, quoique durant les années 70... Le Royaume-Uni a sombré dans le socialisme dans les années 70 avec la semaine de trois jours et leur indice boursier avait alors perdu 70% de sa valeur; et que dire de la popularité de Bernie Sanders (et même de Trump) aux États-Unis. Il est toutefois vrai que dans les sondages sur la littéraire financière les Québécois sont un peu moins bons que les autres Canadiens. Sincèrement, je crois que l'américain moyen est très loin d'être un expert en finances personnelles si on regarde la bulle immobilière qui en a désillusionné plusieurs. Je ne crois donc pas que le québécois moyen devrait avoir un complexe d'infériorité par rapport à l'américain moyen pour ce qui est des finances personnelles.


    2) Les États-Unis comptent plus de 300 millions d'habitants et le marché de CNBC, Bloomberg et autres est mondial; comparativement à cela au Québec on est un très petit marché pour avoir accès à de l'information financière. 


    3)  Dans tous les pays, il y a forcément des gens qui s'intéressent plus à l'économie et aux placements que d'autres comme certaines personnes ont plus à coeur leur santé que d'autres, mais je ne pense pas que le Québec s'intéresse moins à ça qu'ailleurs; possiblement un peu moins qu'au Canada anglais, mais pas par une marge importante. 


    4) Moi, contrairement à la plupart des membres de ce forum, je ne connais rien d'autre dans la vie que la finance, car pour toute sorte de raison, je me suis seulement concentré sur cela depuis ma dernière année du secondaire. J'ai donc complètement négligé ma formation scientifique que j'aurais pu obtenir à l'adolescence et j'ai aujourd'hui une culture scientifique très déficiente comme sans doute la plupart des Québécois et ça c'est dommage, voire pire que le manque de littéraire financière que l'on peut toujours apprendre par soi-même, alors que c'est plus difficile pour la science. On peut créer bien plus de richesse dans une société avec des connaissances en science qu'avec des connaissances en finance.

  • Au Québec on a une mentalité de BS. Si t'es pauvre et que tu fais pitié, on va t'écouter et t'aider. Si t'es riche ou si tu veux le devenir, on va te juger.
  • Au Québec on a une mentalité de BS. Si t'es pauvre et que tu fais pitié, on va t'écouter et t'aider. Si t'es riche ou si tu veux le devenir, on va te juger.
    Personnellement, je ne me suis jamais senti jugé négativement pour mon intérêt pour l'investissement en Bourse. Au contraire, j'ai toujours senti que c'était perçu positivement dans mon entourage professionnel ou familial.
  • Je crois qu'il ne faut pas trop se prendre la tête avec tout ce discours sur "les québécois et l'argent". Moi, je remarque un intérêt sincère de beaucoup de gens pour mieux gérer leurs avoirs, c'est juste qu'ils ne savent pas toujours par où commencer.


  • S'il y a une absence de média financier de qualité, c'est aussi parce qu'il faut que quelqu'un quelque part paie pour ça....

    Les médias traditionnels (journaux, télé) ne sont plus vraiment rentables... et les médias web ne sont pas non plus évident à rentabiliser.

    Une idée intéressante serait d'avoir un podcast francophone dans le style de l'émission market call de BNN. Un investisseur francophone réputé pourrait venir répondre aux questions du public sur des actions et nous donner une ou plusieurs idées.

    L'intérêt pour l'invité serait de donner une visibilité à sa firme, l'intérêt pour le podcasteur serait de se faire connaître dans le milieu de l'investissement. 

  • Une idée intéressante serait d'avoir un podcast francophone dans le style de l'émission market call de BNN. Un investisseur francophone réputé pourrait venir répondre aux questions du public sur des actions et nous donner une ou plusieurs idées.

    J'avais pensé à un channel Youtube, mais il serait facile de combiner les deux, le channel Youtube montre les présentations et tout et le PodCast aurait juste le son. 

    La question est, quand est-ce que l'on commence ça? (Pourquoi attendre que TVA, Radio-Canada ou V le fasse) Il y a plusieurs gens présents sur ce forum qui travaillent dans l'industrie, on aurait des invités pour plusieurs semaines! 

    Je serais prêt à mettre du temps là-dedans, édition vidéo ou podcast, filtrer les questions du public, etc. 
    S'il y a des intéressés, laissez-moi savoir! 

  • La question est, quand est-ce que l'on commence ça? 
    J'aime cette attitude !

    Si tu veux te lancer dans un tel projet François, je vais t'appuyer avec plaisir au niveau visibilité sur ce forum.


  • Un projet du genre, ça serait difficile de ne pas être tenté de s'impliquer.
  • Il y a probablement aussi beaucoup de déception en lien avec les rendements passés, ici et ailleurs. 

    Sur dix ans, quel est le % des "active Funds underperforming Benchmark indexes" ?

    82 % pour large cap
    88 % pour mid cap
    88 % pour small cap

    Source S&P Indices / SPIVA U.S. Scorecard

  • Je crois qu'il serait possible de mettre sur pied un produit similaire à droit-inc.com (média spécialisé sur le monde juridique) sur le sujet de l'investissement (sociétés publiques et deals privés, etc. Pour que ça soit viable en instaurant une section recrutement et de la publicité ciblée, il faut juste s'assurer d'intéressé un lectorat spécialisé.


  • Juste un mot: Wow!
  • Avec la fermeture du canal Argent, il y a certainement une opportunité pour un projet tel que tu le mentionnes François. Je t'encourage à réaliser ton projet, il a certainement un beau potentiel.
  • Tu auras peut-être des gestionnaires de fonds qui voudront t'aider à financer ton étude de marché / plan d'affaires :)
  • il y a maintenant Bloomberg TV Canada qui offre une programmation très décente.

    poste 680 sur Vidéotron en HD, ou bien 80 en signal standard.

    ceci étant dit, la fermeture du canal Argent est un autre signe que la finance-économie n'est malheureusement pas une priorité ici.
  • mai 2016 modifié Vote Up1Vote Down

    ceci étant dit, la fermeture du canal Argent est un autre signe que la finance-économie n'est malheureusement pas une priorité ici.
    Coup donc, la programmation du Canal Argent est donc bien devenue excellente depuis l'annonce de la fermeture. La dernière fois que je l'ai écoutée, bien j'étais tanné après 15 minutes (comme je suis tanné après 15 minutes de LIVE de CNBC) et il y avait quelques invités intéressants à l'émission On S'investit, mais je ne pense pas qu'ils y allaient à toutes les semaines. Et je considère que la finance-économie est particulièrement importante pour moi. 

    -- Je tiens tout de même à dire que je trouve que c'est dommage pour tous les gens qui participaient à la réalisation de ce programme... ils faisaient fort probablement des miracles avec le peu de moyen qu'ils avaient... comme c'est souvent le cas ici au Québec.  

    La première chose que l'on dit pratiquement aux investisseurs qui commencent, c'est de ne pas écouter le bruit de ce genre de poste de TV ! CNBC, bien je ne comprends pas le trip de se mettre ça 24 heures sur 24 sur mute... c'est pourquoi, être certain de savoir que la FED augmentera pas ses taux?!? 

    Bloomberg, bien je dois avouer que j'aime bien Bloomberg West, mon petit côté techno, certaines entrevues avec des entrepreneurs sont particulièrement intéressantes. Mais c'est UNE émission sur la panoplie présentée. 

    L'idée que j'aie commence à murir quelque peu. C'est évident que ça se ferait en plusieurs phases, mais je reste avec l'idée de channel Youtube, pas de portail web ou autre chose pour tout de suite. Les coûts sont pratiquement de 0 et on peut facilement faire de la pub via Facebook, Twitter ou autre et avoir un retour immédiat sur le nombre de Views sur Youtube.

    L'idée serait de faire une entrevue par mois, 12 dans l'année, avec peut-être 6 (ou plus s'il y a plus d'intéressés, pas de trouble) collaborateurs. (Donc un collaborateur fait deux entrevues dans un an) d'une durée de 1 heure ou 1 heure 30. 

    S'il y a des intéressés à devenir collaborateur (une personne interviewée finalement), envoyer-moi un message en privé, ou public peu importe, c'est juste que j'aimerais que l'on partage nos courriels pour avoir une communication plus directe.

    Évidemment, les personnes interviewées n'ont pas à préparer 100% des analyses, etc. Pour ceux qui se demandaient mon rôle dans tout ça, bien c'est de contribuer aux analyses, préparer les questions, ça peut être préparation des powerpoint lors des présentations, éditer les vidéos etc. Le but d'un channel Youtube afin de garder les subscription est de livrer ce que l'on dit, donc si on dit 1 vidéo par mois, il faut la sortir, et seul, je pense que ça peut être difficile et le principe d'entrevue amène une certaine dynamique je pense.
     
  • Intéressant mais je ne me trouve pas assez fort pour faire le sujet d'une entrevue.  Je te proposerais de booker des entrevues avec des CEO, des gestionnaires de fonds, etc pour avoir leur opinion du moment sur un titre ou leur façon de voir l'investissement et d'analyser les titres en général.

    anyway des entrevues en français des gens dans l'investissement ou la gestion au québec! :)  Je vais être fan #1 de ton channel! :)
  • Je pourrais être partant pour être un interviewer 2-3 fois par an.  si c'est ce que tu recherches, envoies-moi un mp.
  • J'aime bien le podcast hebdomadaire Motley Fool Money ( www.fool.com/podcasts/motley-fool-money ), ce pourrait être un modèle intéressant pour un podcast financier francophone. 
  • juin 2016 modifié Vote Up0Vote Down
    Saviez-vous qu'un étudiant au secondaire doit se priver du seul cours d'éducation économique pour choisir ses cours de maths avancés / physique ? 
  • non. eh boy, le nivellement par le bas continue...

    à cet effet, même des universités francophones ont refusé de considérer inclure un cours de littératie financière dans des programmes de journalisme.

    à 16-17 ans, doit sûrement avoir des naifs qui se sont remplis des cartes de crédit ou parti des bills de cellulaire exhorbitants.
  • C'est facile à dire vouloir avoir des cours d'économie au secondaire. 


    Si le ministère de l'Éducation souhaite créer un cours d'économie, il va utiliser des ressources qui ne seront pas disponibles pour d'autres besoins en éducation dont plusieurs semblent assez pressants à l'heure actuelle. De plus si on veut ajouter un cours d'économie, il faut enlever un autre cours au curriculum. Lequel? Est-ce que le fait d’ajouter un cours d’économie va apporter plus aux étudiants que le cours qui serait retiré au curriculum?


    A-t-on les ressources nécessaires en terme de professeurs pour donner ce cours ? Un professeur de mathématiques qui va donner le cours d'économie risque de mal maîtriser sa matière et il finira peut-être par dire des trucs que j'ai moi-même entendu de la bouche de mes professeurs au secondaire comme: une guerre c'est une maudite bonne affaire pour l'économie ou bien la crise des années 30, c'est ''à cause que les gens jouaient trop à la bourse''.

  • Par rapport au cours d'économie au secondaire, j'ai une question. Il y avait un encore il y a quelques années, en le retirant les heures ont été redistribuées où?
  • Saviez-vous qu'un étudiant au secondaire doit se priver du seul cours d'éducation économique pour choisir ses cours de maths avancés / physique ? 
    Il devrait y avoir un module dans le cours de math qui fait prendre conscience de la magie des intérêts composés sur une longue période...
  • Les idées reçues évoquent le fait qu'avant les années 60, il n’y avait pratiquement aucun francophone dans les affaires, alors que c'est totalement faux. Ces idées reçues font bien l’affaire de certaines personnes qui veulent surestimer les pseudo bénéfices d’une intervention plus importante de l'état dans l’économie à partir des années 60 qui aurait selon eux ouvert le monde des affaires aux francophones. Ce discours sous-estime le talent des francophones. C'était bien normal qu'il y ait eu une abondance de capitaux étrangers qui ont investi au Québec lors de la phase d'industrialisation, ce fut le cas pour toutes les régions du monde qui se sont développées.

  • On a souvent tendance à avoir une vision très "noir" ou "blanc" de notre histoire alors que la réalité des époques passées était beaucoup plus complexe et nuancée.
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