Je me pose cette question depuis plusieurs années et j'ai décidé de partager mon interrogation avec vous.
Aux États-Unis il y a CNBC, Bloomberg, Zacks, The Street, Cramer!!, etc.etc.etc...
Il y a aussi le Money Show, le traders expo, il y a des milliers de lettres financières: Gartman letter, Cabot, Scott Redler, etc...
Les gens parlent d'argent, parlent de stratégies alors que nous ... ? Rien ou presque.
Heureusement qu'il y a ce forum, Cote100, et quelques autres sinon bien peu de choses. Même le canal argent n'arrivait pas à vivre.
Ma question est pourquoi selon vous nous (en tant que société) n'avons aucun intérêt pour la chose financière, pourtant si passionnante pour moi.
Est-ce notre éducation?
Notre incapacité chronique à générer de la richesse (bien que je crois qu'on ne génère pas de la richesse car on ne s'intéresse pas aux finances mais bon...)
Pourquoi donc une si grande différence avec le reste du Canada et encore plus avec le reste de l'Amérique du Nord?
Réponses
J'apporterais quatre points:
1) Comme plusieurs sociologues et économistes en ont parlé, il y a au Québec un passé ou l'Église Catholique était très présente ce qui à plusieurs égards pouvait être néfaste pour l'esprit d'entreprise. J'y ajouterais toutefois deux bémols, les politiciens aiment bien mentionner qu'avant la Révolution tranquille, il n'y avait pratiquement pas d'entrepreneurs québécois; alors que c'est complètement faux. Également, les institutions religieuses possédaient des placements, dont des actions. On dit souvent qu'au Québec on est moins favorables à la libre entreprise et que les Anglo-saxons y seraient plus favorables et que du même coup ils aimeraient donc mieux parler de placements que nous et qu'ils auraient davantage l'esprit d’entrepreneur. La Saskatchewan a déjà élu des socialistes, alors que ce ne fut jamais le cas au Québec, quoique durant les années 70... Le Royaume-Uni a sombré dans le socialisme dans les années 70 avec la semaine de trois jours et leur indice boursier avait alors perdu 70% de sa valeur; et que dire de la popularité de Bernie Sanders (et même de Trump) aux États-Unis. Il est toutefois vrai que dans les sondages sur la littéraire financière les Québécois sont un peu moins bons que les autres Canadiens. Sincèrement, je crois que l'américain moyen est très loin d'être un expert en finances personnelles si on regarde la bulle immobilière qui en a désillusionné plusieurs. Je ne crois donc pas que le québécois moyen devrait avoir un complexe d'infériorité par rapport à l'américain moyen pour ce qui est des finances personnelles.
2) Les États-Unis comptent plus de 300 millions d'habitants et le marché de CNBC, Bloomberg et autres est mondial; comparativement à cela au Québec on est un très petit marché pour avoir accès à de l'information financière.
3) Dans tous les pays, il y a forcément des gens qui s'intéressent plus à l'économie et aux placements que d'autres comme certaines personnes ont plus à coeur leur santé que d'autres, mais je ne pense pas que le Québec s'intéresse moins à ça qu'ailleurs; possiblement un peu moins qu'au Canada anglais, mais pas par une marge importante.
4) Moi, contrairement à la plupart des membres de ce forum, je ne connais rien d'autre dans la vie que la finance, car pour toute sorte de raison, je me suis seulement concentré sur cela depuis ma dernière année du secondaire. J'ai donc complètement négligé ma formation scientifique que j'aurais pu obtenir à l'adolescence et j'ai aujourd'hui une culture scientifique très déficiente comme sans doute la plupart des Québécois et ça c'est dommage, voire pire que le manque de littéraire financière que l'on peut toujours apprendre par soi-même, alors que c'est plus difficile pour la science. On peut créer bien plus de richesse dans une société avec des connaissances en science qu'avec des connaissances en finance.
https://www.google.ca/url?sa=t&source=web&rct=j&url=http://inm.qc.ca/wp-content/uploads/2015/11/edq2015_sondage.pdf&ved=0ahUKEwjbub7dwLTMAhWGm4MKHXgxD9U4ChAWCBkwAA&usg=AFQjCNHIAeRHFNL8O3KurSN7paKMCBkiHA&sig2=8ICtOx0niuNMCjdJ0PwT2g
C'est facile à dire vouloir avoir des cours d'économie au secondaire.
Si le ministère de l'Éducation souhaite créer un cours d'économie, il va utiliser des ressources qui ne seront pas disponibles pour d'autres besoins en éducation dont plusieurs semblent assez pressants à l'heure actuelle. De plus si on veut ajouter un cours d'économie, il faut enlever un autre cours au curriculum. Lequel? Est-ce que le fait d’ajouter un cours d’économie va apporter plus aux étudiants que le cours qui serait retiré au curriculum?
A-t-on les ressources nécessaires en terme de professeurs pour donner ce cours ? Un professeur de mathématiques qui va donner le cours d'économie risque de mal maîtriser sa matière et il finira peut-être par dire des trucs que j'ai moi-même entendu de la bouche de mes professeurs au secondaire comme: une guerre c'est une maudite bonne affaire pour l'économie ou bien la crise des années 30, c'est ''à cause que les gens jouaient trop à la bourse''.
Les idées reçues évoquent le fait qu'avant les années 60, il n’y avait pratiquement aucun francophone dans les affaires, alors que c'est totalement faux. Ces idées reçues font bien l’affaire de certaines personnes qui veulent surestimer les pseudo bénéfices d’une intervention plus importante de l'état dans l’économie à partir des années 60 qui aurait selon eux ouvert le monde des affaires aux francophones. Ce discours sous-estime le talent des francophones. C'était bien normal qu'il y ait eu une abondance de capitaux étrangers qui ont investi au Québec lors de la phase d'industrialisation, ce fut le cas pour toutes les régions du monde qui se sont développées.