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J'aimerais
lancer une discussion sur un calcul simple que j'utilise régulièrement dans mes
analyses sur l'évaluation des entreprises. Il s'agit du nombre d'années qu'il
faudrait pour rembourser mon investissement si j'achetais l'entreprise à 100
% (délai de remboursement). Grossièrement on peut l'estimer avec le calcul
suivant : Market cap + dette - l'encaisse (ou fonds de roulement
excédentaire)/bénéfice net moyen des prochaines années normalisées et ajustées pour
la croissance.
Cet
exercice est très sommaire et je le sais, mais j'ai bien l'utiliser comme une
règle du pouce pour les raisons suivantes : 1) il met en relation la valeur de
l'entreprise et son bilan sur une base (debt free, cash free). 2) il pousse à
se questionner sur la croissance de l'entreprise 3) il est facile d'estimer le
rendement espéré sur l'investissement (sommairement bien entendu) en
faisant le calcul suivant : 72/délai de remboursement.
Attention!
Ce calcul ne prend pas en compte le risque des entreprises qui bien entendu
doit être pris en compte dans l'évaluation d'une entreprise. De plus, il ne
prend pas non plus compte de beaucoup d'autres éléments comme la prime de
contrôle, la liquidité des actions... etc.
Cet
exercice m'a amené à pousse une peu plus loin la réflexion sur la valeur que
j'accorde à la croissance des profits d'une entreprise. La croissance provenant
d'une capacité à augmenter les prix sans perdre de client vaut beaucoup plus
cher que la croissance provenant d'investissement, car elle ne nécessite pas
de capital supplémentaire. Ensuite, la croissance qui offre le plus haut
rendement le capital investit vaut également plus cher le reste des autres
croissances. Bien entendu il faut ajuster en fonction du risque de la
croissance. Bien qu'il soit difficile de quantifier cela, je trouve que
ces réflexions aident à savoir si le PE des entreprises est raisonnable.
Suis-je
le seul à utiliser ce calcul et qu'est-ce que vous en pensez ?
Réponses
Je ferais attention avec ça. Medici ont très bien expliqué ce concept dans une de leur capsule précédente. Lorsqu'une compagnie commence à prendre de la valeur à leur client, ils peuvent faire plus de profit à court terme, mais à long terme si la compétition commence à pointer le bout du nez, l'entreprise va perdre leurs clients et faire perdre éventuellement de la valeur à leurs actionnaires. Je crois que la meilleure croissance est la croissance organique qui vient du fait que l'entreprise génère tellement de plus value pour leur clients que la publicité se fait de bouche à oreille.
J'ai un bel exemple en tête. J'entendais une de mes collègues de travail ce midi dire à un autre collègue : J'ai fait ma première commande Amazon cette semaine. J'ai commandé tel produit qui était pas cher et j'ai pris la livraison gratuite et je l'ai obtenu 1 journée plus tôt que prévu. J'ai eu une très belle première expérience Amazon.
Voilà une entreprise qui croit parce qu'elle génère de la plus value pour ses clients et à ce que je peux voir, une bonne partie de la publicité se fait de bouche à oreille.
L'opposé de cela serait par exemple Valeant. L'action est passé de plus de 300$ à 15$.
@ffournier Je n'aime pas utiliser les cash flow car il est trop difficile d'évaluer les réinvestissements en immobilisation (CAPEX). Les CAPEX de maintient et les CAPEX de croissance sont difficiles à dissocier et ils ont un impact très différent dans une évaluation à mon avis.
@Mario ; je suis tout à fait d'accord avec toi, il est important de bien évaluer la capacité d'une entreprise à être capable de réinvestir ses profits à des taux de rendement intéressants. Toutefois, ces évaluations sont de natures qualitatives ce qui devient plus difficile à évaluer pour ma part.
Pour ce qui est des assurances, tu as probablement déjà lu le rapport annuel de Berkshire de 2016, mais pour le bénéfice d'autres lecteurs, j'ai repris 3 paragraphes qui résument très bien cette industrie :
premiums upfront and pay claims later. In extreme cases, such as claims arising from exposure to asbestos,
payments can stretch over many decades. This collect-now, pay-later model leaves P/C companies holding large
sums – money we call “float” – that will eventually go to others. Meanwhile, insurers get to invest this float for
their own benefit. Though individual policies and claims come and go, the amount of float an insurer holds
usually remains fairly stable in relation to premium volume. Consequently, as our business grows, so does our
float. And how it has grown, as the following table shows:
an underwriting profit that adds to the investment income the float produces. When such a profit is earned, we
enjoy the use of free money – and, better yet, get paid for holding it.
vigorous indeed that it sometimes causes the P/C industry as a whole to operate at a significant underwriting loss.
This loss, in effect, is what the industry pays to hold its float. Competitive dynamics almost guarantee that the
insurance industry, despite the float income all its companies enjoy, will continue its dismal record of earning
subnormal returns on tangible net worth as compared to other American businesses.