Si vous souhaitez rejoindre la communauté, cliquez sur l'un de ces boutons !
Argent
Confronté au déclin de son modèle d’affaires, le géant des annuaires montréalais Yellow Media (YLO)
pourrait se retrouver en défaut de paiement dans deux ans, faute d’un coup de barre majeur.
C’est l’opinion du gestionnaire de portefeuille Carl Simard, de
Gestion Medici, qui avertit du risque élevé que représente un placement
dans cette entreprise qui a déjà incarné la stabilité même dans l’esprit
de nombreux investisseurs. D’autres gestionnaires consultées, qui n’ont
pas voulu être nommés pour cet article, ont dit partager le point de
vue de M. Simard sur la situation financière précaire de l’entreprise.
«C’est une véritable catastrophe. Il y a eu tellement d’erreurs
stratégiques dans cette compagnie que c’est aujourd’hui très dangereux
d’y investir. On s’en va vers un mur», affirme-t-il.
M. Simard tire surtout la sonnette d’alarme pour les nombreux petits
investisseurs qui détiennent des obligations sans le savoir dans leur
REER. «Ils ont l’impression que c’est un titre sûr, surtout que les
relevés bancaires ne donnent pas toujours la bonne information sur la
valeur marchande de leurs obligations», explique-t-il. Or, les
obligations se vendent aujourd’hui à rabais, parfois jusqu’à 50%.
Pour M. Simard, si Yellow Média ne redresse pas son modèle d’affaires
et continue de décroître d’environ 15% par année, elle risque d’avoir
de sérieux problèmes à rembourser sa dette dans deux ans. Il suffirait
que l’entreprise maintienne son niveau de dette et que ses profits
chutent de plus de 26% l’an prochain pour qu’il y ait défaut, a-t-il
calculé.
«Toute obligation dont l’échéance est plus haute que deux ans devrait être considérée comme très risquée», soutient-il.
Il ajoute qu’en cas de défaut de paiement, les investisseurs risquent
d’avoir de bien mauvaises surprises. «L’avoir des actionnaires est
soutenu exclusivement par des actifs intangibles qui n’ont aucune valeur
en cas de liquidation », dit-il. En excluant ces actifs, l’avoir des
actionnaires est déficitaire de 850 M$, a calculé M. Simard.
Yellow Média traîne une dette à long terme de près de 2,3 G$ et son
passif total s’élève à près de 4 G$. En août, l’agence Standard &
Poors a abaissé la cote de crédit de l’entreprise de BBB- à BB+, ce qui
la place au rang des investissements spéculatifs.
La très grande majorité des caisses de retraite au Canada ne peuvent
pas investir dans une entreprise de cette catégorie, ce qui réduit de
beaucoup ses sources de financement. En 2009, l’entreprise, qui emploie
1000 personnes au Québec, a obtenu un financement de 50 M$ du Fonds de
solidarité FTQ, qui est plutôt reconnu pour ses investissements en
capital de risque.
Respirateur artificiel
M. Simard critique en particulier la décision de Yellow Media de
continuer à verser un dividende très élevé jusqu’à tout récemment, un
dividende qu’il juge «dopé à l’hélium».
«On se demande pour qui M. Tellier travaille. Au lieu de profiter de
la conversion des fiducies de revenu en société par actions pour réduire
son dividende, l’entreprise s’est mise sur le respirateur artificiel»,
explique-t-il.
Ce n’est qu’en août que Yellow Media a annoncé qu’elle charcutait son dividende de 77%.
M. Simard souligne que l’ancien Groupe Pages Jaunes s’est départi
d’une de ses filiales les plus prometteuses pour payer des obligations à
court terme et qu’il n’a plus les ressources nécessaires pour opérer la
délicate transition du papier vers le numérique.
La société Trader, qui compte environ 160 publications et 22 sites
web, a été acquise par Groupe Pages Jaunes en 2006 pour 1,2 G$. Elle a
été vendue en juillet 2011 pour 708 M$, après déduction des frais, ce
qui représente une perte de près d’un demi-milliard. Pire, selon M.
Simard, cette transaction accentue la dépendance de Yellow Média aux
annuaires en papier, que certaines villes américaines commencent à
bannir.
Départs inquiétants
Signe de dissensions à l’interne, le licenciement du chef de la
direction financière, Christian Paupe, a été annoncé le 6 septembre.
Stéphane Marceau, le chef du marketing qui était censé piloter le
virage numérique de Yellow Média, donnait pour sa part sa démission en
mai.
En trois mois, Yellow Média a perdu près de 80% de sa valeur.
Jointe par Argent, la porte-parole de Yellow Media a indiqué que le
pdg de Yellow Media, Marc Tellier, était en déplacement et ne pourrait
accorder aucune entrevue ni cette semaine ni la semaine prochaine. Aucun
autre haut dirigeant n’était en mesure de commenter la situation
financière dans un proche avenir.
Des augmentations de 259% en cinq ans
Malgré une performance plus qu’ordinaire en Bourse, la haute
direction de Yellow Média n’a pas hésité à s’octroyer de très généreuses
augmentations de rémunération dans les dernières années.
En cinq ans, la rémunération des membres de la haute direction a
bondi de 259%. Pendant ce temps, le titre de Yellow Média reculait de
33% et le S&P/TSX, l’indice phare de la Bourse de Toronto,
n’avançait que de 35%.
L’an dernier, la rémunération du grand patron de Yellow Média, Marc
Tellier, a plus que doublé. M. Tellier a reçu 8,9 M$ pour ses services.
D’autres hauts dirigeants de Yellow Média ont aussi vu leur
rémunération augmenter substantiellement. Avant son départ, Christian
Paupe, le chef de la direction financière, a gagné 3,8 M$ l’an dernier,
contre 2,2 M$ en 2009.
La rémunération du premier vice-président aux ventes, Douglas A.
Clarke, est passée de 646 000$ à 2,1 M$ entre 2009 et 2010, et celle du
chef du marketing, Stéphane Marceau, a presque triplé, passant de 660
000$ à 1,8 M$.
Selon le président de l’Institut sur la gouvernance d’organisations
privées et publiques, Michel Nadeau, le conseil d’administration a
abdiqué devant la voracité de la haute direction. «On a donné un contrat
en or à M. Tellier. Il faudrait 5 M$ simplement pour le renvoyer»,
a-t-il dit.
La circulaire précise aussi que si Yellow Média est vendue, à quelque prix que ce soit, M. Tellier percevra 9,2 M$ en bonus.
«Je ne suis pas certain que M. Paupe soit la bonne victime dans ce dossier», a-t-il dit.
Réponses
Les créanciers vont cogner à la porte bientôt si l'entreprise ne donne pas un sérieux coup de barre!
Mais quelle direction de marde!!! Oser se voter des bonis quand la performance financière baisse par rapport à l'année dernière. Mais où était le conseil d'administration?
La partie la plus importante à analyser lorsqu'on s'intéresse à un titre est L'ÉQUIPE DE DIRECTION.
Maintenant je comprend mieux pourquoi le titre est en chute libre. Ce n'est pas à cause de l'environnement dans lequel baigne Yellow Media mais plutôt l'absence de vision de la direction.
The telephone directory publisher said the move comes after it launched a review of its operating plans, which also included an examination of the fair value of its assets.
In the review, it found that a variety of factors contributed to the charge, including a drop in Yellow Media's share price on the stock market and earnings pressures from its rapid shift to digital.
Yellow Media has been struggling to migrate its operations to digital phone directories from traditional printed phone books, while also dealing with its debt.
The company also said uncertainties about when new products would be introduced, and whether they would fill the gap of declining print revenues and lower margins from recent business acquisitions.
The charges will logged for the third-quarter ending Sept. 30.
“We are decisively taking action to reduce our debt,” said president and CEO Marc Tellier in a release.
“The board, the management team and all our employees are focused on the successful transformation of Yellow Media toward a digital media company.”
The company said its previously announced dividend payable on Oct. 17 will be the last payout for the forseeable future.
In August, Yellow Media had previously cut its dividend to 15 cents a share from 65 cents annually in a move to reduce debt and improve its balance sheet.
Yellow Media is the largest telephone directory publisher in Canada. Online properties comprise the YellowPages.ca and Canada411.ca online telephone directories, and the CanadaPlus.ca group of major Canadian city websites.
Print directories include 340 telephone directories published annually for Bell Canada, Telus, Bell Aliant, MTS Allstream and other telephone companies.
Earlier this month, chief financial officer Christian Paupe stepped down “to pursue other interests.”
Dommage, j'ai cru durant un certains temps que Marc Tellier était de la trempe de son père.
Peut-être que le fils aura le temps de se refaire une réputation dans les prochaines années, mais disons que pour 2-3 ans j'aurais de la difficulté à justifier la présence de ce monsieur sur un conseil d'administration.
A ce moment-ci de l'histoire, tous se rappellerons des bons coups du père et des déboires du fils.
Pas facile de vivre la comparaison des fois...
eddyc
Pour ceux qui ne le connaisse pas, le père de Marc tellier est Paul Tellier.
http://en.wikipedia.org/wiki/Paul_Tellier
D'accord avec toi jfmorissette en ce qui concerne le passage du père chez Bombardier. La balance du parcours du père est toutefois impressionnante.
eddyc