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Orbite en... chute libre

Plusieurs d'entre vous ont sans doute entendu parler de ce titre fondé sur une nouvelle technologie d'extraction de l'alumine à partir d'argile. Or, comme c'est trop souvent le cas, malheureusement, avec ce genre de «concept stocks», plusieurs boursicoteurs sont en train de perdre leur chemise à la suite de la chute inexpliquée du prix de l'action ces derniers jours. Comble de malheur, les autorités réglementaires viennent d'ordonner la suspension des transactions sur le titre.

http://affaires.lapresse.ca/bourse/201304/02/01-4636850-orbite-culbute-en-bourse.php

J'ai suivi du coin de l'oeil l'évolution de cette petite compagnie québécoise, dont les opérations embryonnaires sont basées en Gaspésie. Je trouvais l'histoire intéressante, mais difficile à croire. Aussi, il s'agissait d'un stock minier et par principe j'ai cessé il y a longtemps d'investir dans les compagnies minières. Ça m'amène au sujet de la discussion que je veux entamer: pouvez-vous donner des exemples précis, ou raconter une anecdote où vous avez évité des pertes importantes parce que vous avez décliné une opportunité d'investissement qui n'était pas conforme à vos principes de placement?

Réponses

  • 11 Réponses trié par Votes Date
  • Oh que oui... Des histoires de "concept stocks" qui implosent, il y en a plein...

    Voici mon palmarès personnel (j'ai seulement investi dans FTP) :

    1. Fortress Paper  
    2. Timminco
    3. Poseidon Concepts
    4. Bioex
    5. Polaris Mineral
    6. Sensio
    7. Genomics One
    8. N'importe quelle RTO chinoise...

    J'ai aussi suivi Orbite du coin de l'oeil et je ne suis pas étonné de ce qui arrive...

    C'est très intéressant de suivre ces histoires car ça nous injecte une bonne dose de réalisme sur le monde des affaires. On vit à une époque ou la compétition est féroce et l'information circule rapidement. Une compagnie peut difficilement sortir de nulle part et avoir un avantage économique énorme sur le reste des joueurs établis de son industrie... Il y a bien quelques exceptions à la Amazon mais elles sont très rares.

    Une avantage économique fort, ça se construit sur une période de plusieurs années par un travail compétent et méticuleux de la direction. Brique par brique, acquisition par aquistion. C'est la marque des Métro, Couche-Tard, Quincaillerie Richelieu, MTY Food et cie.

    Lorsqu'on est tenté d'investir dans une histoire, je crois qu'il est sain d'aller étudier ce qui disent les sociétés matures et établies dans la même industrie. Ça donne une perspective plus objective et ça évite de trop fantasmer sur la "belle histoire". Avoir fait ça plus tôt avec Fortress, j'aurais probablement vendu à 50$ plutôt qu'à 25$....

      
  • Bon sujet car il y a beaucoup à apprendre de toutes ces histoires. Pour ma part, j'évite systématiquement des modèles d'affaires basés liés aux prix des matières premières. Même les meilleurs gestionnaires ne peuvent obtenir des rendements si les marchés sont en baisse.
  • Très bon sujet!

    Les minières ne sont-elles pas la définition même de "concept-stock"? Les juniors à tout le moins.

    J'ai investi dans Fortress Paper également, rien à rajouter de ce côté.

    La question est difficile Marc, car par défaut, il me semble que l'on décline en général justement toutes les occasions qui ne cadrent pas avec notre philosophie d'investissement. Je n'ai donc malheureusement pas d'exemples flagrants en tête.

    Toute la folie des gaz de schiste me laisse plutôt sur mes gardes d'ailleurs. Un investissement dans les compagnies de panneaux solaires lors du pic du pétrole aurait également pu être catastrophique.
  • J'ai constaté une chose avec les années: malgré toute l'expérience que je peux avoir, c'est difficile de ne pas faire d'erreur et d'éviter totalement les «histoires juteuses». En tout cas, c'est plus fort que moi, à l'occasion je me laisse bercer par le chant des sirènes.

    Exemple récent: Poseidon Concepts. J'ai fait un assez bon coup d'argent avec le stock que j'ai détenu dans un premier temps de la fin de 2011 au printemps 2012. Même en l'achetant, je savais que le modèle d'affaires de cette compagnie était loin de reposer sur un «moat». Des réservoirs semblables à des piscines hors-terre, je me disais que la compétition réussirait assez rapidement à copier ça. Et c'est pour ça que j'ai pris mon profit. Mais voilà, à l'automne, je recherchais un titre de remplacement et j'ai revisité l'aventure Poseidon. Le titre avait baissé autour de 15$ et la belle histoire ne me donnait pas l'impression de tirer à sa fin. Or, je me suis retrouvé assez rapidement avec un titre qui ne valait plus que 13$ à quelques jours des résultats. C'était en novembre. Après mûre réflexion, je me suis dit que j'avais fait une erreur et qu'il valait mieux de vendre et de reconsidérer le tout plus tard. La semaine suivante, le titre tombait comme une roche à la suite de résultats catastrophiques. Le titre ne valait plus que 27 cents la dernière fois qu'il a été transigé, ce qui remonte déjà à plusieurs semaines. En somme, je l'ai échappé belle.

    Sino-Forest est un autre titre qui m'a bien tenté, et pendant des années. J'aimais les résultats que l'entreprise produisait, mais je comprenais assez mal leur modèle d'affaires. De plus, je ne comprenais pas qu'une telle compagnie n'émette aucun dividende. Et bien sûr, des actifs en Chine, ça donne toujours à réfléchir... Mais encore là, ça ne m'a pas empêché d'investir dans China MediaExpress, sur le Nasdaq. Une autre perte de capital, pas catastrophique heureusement, mais une expérience qui aurait pu être beaucoup plus douloureuse parce que la compagnie était finalement une fraude...

    En somme, toutes ces expériences m'ont rappelé les vertus de la diversification. Étant donné que j'ai tendance à investir le plus souvent dans des compagnies moins bien connues, j'encours davantage de risques, à mon avis, que si je limitais mon univers à celui des grandes capitalisations. Et encore, me direz-vous. Il y a eu aussi des Worldcom, Tyco et autres Enron qui ont coûté très cher à de bien meilleurs investisseurs que moi.

    La morale de l'histoire, c'est qu'il faut garder l'oeil ouvert en tout temps et se souvenir des mauvais coups, afin d'en tirer le maximum d'enseignement. Parfois, en effet, certains mauvais placements peuvent devenir payants, à plus long terme, si ils font de nous des investisseurs plus avertis.

  • Je me souviens de Raymor Industries (nanotubes de carbone).  Je viens de jeter un oeil et la compagnie a fait faillite en 2009 puis a été restructurée.
  • Les trois dernières séances ont été catastrophiques pour ce titre. Des pertes de plus ou moins 15% à chaque jour.

    À mes débuts en investissement, j'ai acheté ce titre. Il faut comprendre que je suis gaspésien ( et plus précisément je viens de Grande-Vallée, endroit où Orbite a justement l'intention d'opérer son usine métallurgique ) et que le développement économique de cette région est très limitée. 

    Je me disais donc que je pouvais non seulement investir dans le développement économique de la Gaspésie mais bien dans le développement de mon petit village de 1200 personnes qui luttent pour essayer de garder son moulin ouvert.

    Aujourd'hui, j'ai tout vendu (heureusement, je n'ai rien perdu malgré tout, mais je n'ai rien fait non plus, et ne vous inquiétez pas, ma philosophie d'investissement a bien changé depuis le temps...)

    Ce qui est le plus dommage là-dedans, c'est que je continue de penser que la compagnie a du potentiel, son procédé est vraiment prometteur et exportable partout dans le monde... C'est pas ça qu'on demande aux compagnies minières depuis longtemps... innover dans leur procédé ?

    Le problème, c'est que les dirigeants ont l'air d'amateur... M. Boudreault ne semble pas avoir aucune idée de ce qu'il faut faire.

    La question qui tue, pourquoi continuer de "suivre" le titre. Comme je disais, cela pourrait quand même changer le développement économique du nord de la Gaspésie et aussi, la proximité de la compagnie fait en sorte qu'il y a beaucoup de petits investisseurs qui sont dans le titre. 

    Parfois, sans aucune arrogance, j'essaie de comprendre pourquoi les gens ne vendent pas le titre ( ou ne l'ont pas vendu à 3$ par exemple ). Voici un exemple de conversation : 

    Personne1 :  "Hey François, as-tu encore tes actions d'Orbite?"

    Moi : "Non, j'ai tout vendu."

    Personne1: "Ha non? Moi j'ai acheté à 0.07$, le titre est à 2.50$, et ça va monter encore ben plus que ça."

    Moi : "Est-ce que vous en achetez encore à 2.50$ si ça va encore monter ben plus que ça?"

    Personne1 : "Non, à 2.50$ c'est beaucoup trop cher..."

    Et là, bien j'essaie de faire réaliser à la personne ce qu'elle vient de dire, mais souvent, malheureusement, sans grand succès.

    Malheureusement, j'ai eu cette conversation avec plusieurs personnes lorsque le titre était à 1.50, 1.00, 0.75$ et bien là, le titre est à 0.40$

    Je suis pas mal certain que plusieurs d'entre vous ont également eu ce genre de conversation..

  • Le projet d'Orbite serait une bénédiction pour l'économie de la Gaspésie et de toute la province. Souvent les projets qui contribuent le plus à la croissance et à la vitalité économique sont de piètres investissements très risqués dont la majorité des investisseurs devraient se tenir loin. Orbite en est un bel exemple selon moi.
  • J'ai déjà été actionnaire d'Orbite il y a très longtemps. A cette époque, la cie était à la recherche d'or. Un ami coutier m'avait donner le tuyau....lol.

    Je n'ai jamais cru à cette histoire et j'ai songé déjà à shorter le titre, mais je ne crois pas que j'aurai jamais les couilles de shorter. La possibilité de perte illimité (bien qu'hypothétique) me fera toujours trop peur je crois.

    L'histoire de la technologie d'Orbite me fait penser au projet Magnola de Noranda. A cette époque, bien qu'il y avait plein de joueurs important dans ce dossier et malgré 1 milliards d'investissement, c'a été un fiasco. Pour Orbite, l'histoire était pas mal écrite à l'avance. Acheté une action d'Orbite il y a 2 ans, 1 an ou aujourd'hui, c'était et c'est croire au Père Noël.

     

  • J'y ai pas cru non plus. Tant que c'est au stade expérimental, il y a simplement trop de risques. Si un jour la compagnie entre en phase commerciale et fait la preuve que son procédé est rentable, c'est une autre affaire. Mais on est encore bien loin de là, n'est-ce pas?
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