J'avais vendu quelques titres au début de la crise et là j'ai commencé à faire quelques achats. J'ai procéder de cette manière en 2008 et je m'en suis très bien sorti.
Aujourd’hui le 17 mars les indices tournent autour de zéro. Cependant ce n’est pas un zéro habituel. J’ai un titre à -7% (Ulta Beauty) et un à +6%(Couche Tard). Et autant de positif que de négatif.
Depuis le début de la crise c’est la première fois que je vois des transactions « logiques ». Les compagnies qui baissent sont celles qui sont le plus à risque et celle qui montent sont celles qui devraient être moins touchées. La volatilité demeure toutefois exceptionnelle.
C’est la première fois où je me demande si c’est le temps d’acheter. Toutefois ma position initiale était d’attendre le pire de la pandémie et on y est pas encore.
Belle analyse MarioP. Effectivement, dans ma liste de titres ce sont les restaurateurs qui baissent (McDo, MTY). Et Disney (croisières?) je ne suis pas encore actionnaire de Disney. Qqn saurait quel % des revenus ou profits correspond aux croisieres vs Streaming Disney+?
Question pour tout le monde, êtes-vous à l'aise avec vos entreprises advenant ce que Warren Buffett a souvent répété: si la bourse ferme pour un certain temps, il faut avoir confiance en nos entreprises peu importe le contexte.
Si un trader attrape le virus, cela pourrait arriver plus vite qu'on pense...
Perso, je n'essaierais pas de tirer des conclusions sur la base des variations d'une seule journée... C'est normal d'avoir un rebond après un carnage comme hier. On a vécu ce genre de rebond mardi et vendredi passé aussi.
Ce qui n'est pas normal, c'est que toutes les journées aient des variations entre 5 et 10% dans le rouge comme dans le vert. C'est une volatilité folle. Un indicateur de début de retour à la normale serait un abaissement de la volatilité.
Tu as bien raison Phil. Ça me rappelle que le type de Banque Nationale sur linkedin a mit un graph avec les variations journalières historiques sur une longue période et les -4% et +4% avaient quasiment l'air d'outliers. Rendu à 5% et plus, je pense qu'on tombe en dehors du graphique!
Ce qu 'on vit présentement sur les marchés boursiers, j'y réfléchis depuis 2008, alors que j'avais perdu -sur papier- plus de 50% de mon portefeuille. Étant investi à 100%, et à un âge de décaissement, je me devais de réfléchir à une stratégie.
On assiste présentement, à mon avis, plus qu'à un simple marché baissier. C'est un drame sanitaire sans précédent, depuis la 2e guerre mondiale, et l'impact sur l'économie mondiale, à court et moyen terme, on ne peut encore le mesurer. C'est aussi un carnage boursier qui risque de dépasser l'ampleur de 2008, en % de baisse et en durée. Peut-être plus apparenté, au niveau de la bourse, à la débâcle des technos, en 2000. Le NASDAQ, après avoir perdu plus de 70% de sa valeur, a pris des années pour revenir à son niveau de 2000. Je dors bien, parce que j'avais une stratégie établie d'avance, qu'il me suffit actuellement de peaufiner et d'appliquer. Depuis vendredi dernier, lors du rebond de fin de journée, j'ai commencé à vendre. Tous mes titres qui ont baissé de plus de 20%, y compris Berkshire. Je le rachèterai bien sûr, très certainement, un peu plus tard. Je fais cette "vente de feu" de manière ordonnée, disciplinée, en utilisant les rebonds. J'ai vendu à date 8 de mes 15 titres. En fait, dans mon portefeuille, il ne me reste plus que 4 titres sur 15 en haut du -20%, dont Métro.
Il est difficile (impossible? ), à ce stade-ci, de discerner ceux qui vont en sortir gagnants. D'ailleurs, il est remarquable de voir que presque tous les titres qui avaient réussi à résister, pendant quelques jours, finissent par se faire eux aussi emporter. J'ai aussi une stratégie, lorsque la crise sanitaire va commencer à se résorber, ou faire une pause, pour racheter. Encore une fois, de manière progressive et disciplinée. Je sais d'avance ce que je vais racheter, et quand. Et, à mon avis, le temps n'est pas encore venu d'acheter car on ne voit pas encore le bout de cette crise. Ce qui semble en solde actuellement, et avec une bonne marge de sécurité, est peut-être en réalité encore très cher.
Compte tenu de la tendance actuelle, je risque de faire, à terme, de l'argent avec cette crise. Mais je suis conscient que c'est une stratégie qui, la plupart du temps, est perdante. Fin 2018, quand le marché a touché 20% de baisse, j'ai perdu quelques points de %. C'est une prime que je suis prêt à payer, pour rester pleinement investi. Encore une fois, chaque situation est spécifique. Étant en période de décaissement, et même avec une marge hypothécaire qui me permet de patienter, je ne voulais pas me retrouver comme en 2008 et je n'ai plus l'âge pour d'attendre 10 ans que l'économie, et le marché, se remette de la crise actuelle.
Je sais que beaucoup de gens font comme moi, et se retirent du marché. Je pense toutefois que l'erreur commune est d'attendre que le marché remonte. Il est souvent très tard. Ce que je surveille, c'est l'équivalent du 9 mars 2009. Cela peut prendre quelques jours, même quelques semaines, pour l'identifier, et on peut aussi racheter sur de faux départs. C'est pourquoi je veux le faire avec discipline, progressivement, et avec une stratégie pré-établie. Aussi, une autre stratégie est de vendre une partie de mes liquidités US en $CDN. À moins de 70 cents, le $ dollar canadien commence à avoir un potentiel de baisse restreint. Son creux historique est de 62 cents. Au moment de la flambée du pétrole, il a atteint $1.10 US. Je suis conscient que je fonctionne à contre-courant des conseils des pros, et je ne prétends pas que c'est là un modèle à suivre. Je voulais juste partager comment moi, je réagis à un marché baissier. Et ce qui me permet de bien dormir.
Merci pour ce message Bernard. Tout les investisseurs de ce forum avec du vécu ont leur stratégie. Il y a un point commun : aucun n’est pressé de racheter. D’ailleurs Buffett n’a encore annoncé aucune transaction et il attendait un marché baissier depuis 10 ans.
Toujours intéressant de lire ceux d'entre-vous qui sont passés au travers de 2008, merci de prendre le temps. La volatilité est devenue la norme. Comme Phil, j'attends que les fluctuations soient moins prononcées avant de voir la lumière au bout du tunnel.
Je ne sais pas pour vous, mais les titres que je surveille varient de 7-10 % d'une séance à une autre, et cela sans tenir compte des contrats à terme et des fluctuations journalières. Et ce ne sont pas des titres spéculatifs, loin de là. Dire qu'au cours des dernières années, une baisse de 2% du S&P faisait la manchette. Mr. Market s'est transformé en poule pas de tête.
Pour ne pas me laisser distraire je m'affaire à lire sur les entreprises que je surveille, mais c'est parfois plus facile à dire qu'à faire, surtout cette semaine. J'ai déjà pris des notes pour l'après-crise et la prochaine en tout cas!
Enfin une journée avec une variation normale après presque 10 jours en ligne de variations supérieures à 5 % ! On est loin d'être sorti de l'auberge mais c'est un petit pas dans la bonne direction.
Ces variations peuvent avoir l'air folles et irrationnelles mais elles sont un reflet du chemin psychologique que nous avons tous parcouru dans les 10 derniers jours. Si on m'avait dit lundi le 9 mars que je serais en télétravail obligatoire à transformer une université en école virtuelle pendant que mes vieux parents sont confinés à domicile sur ordre du Premier Ministre... j'aurais répondu à cette personne qu'elle en fume du méchant de bon !
Et pourtant c'est là que nous sommes...
C'est la même chose pour le marché qui surfait sur une économie au beau fixe avec un taux de chômage le plus bas depuis 50 ans et qui a du se réajuster en catastrophe à l'arrivé imminente d'une récession dont ont ignore l'ampleur... Le choc boursier est plus violent que 2008 mais c'est normal quand on y pense. Même en octobre 2008, on avait eu des signes avant-coureur avec la faillite de Bear Stearns au printemps précédent.
Il faut arrêter de voir le marché comme une entité abstraite et désincarnée. Le marché, c'est des gens comme vous et moi qui achètent et vendent des actions... et qui vivent des émotions...
On est présentement dans l'oeil du cyclone et c'est toujours l'endroit le plus effrayant. C'était très effrayant en 2008 aussi avec des histoires de banques qui faisaient faillite. Les gens avaient peur autant pour leur job que de la disparition soudaine de leur argent à la banque.... Microsoft (avec ses milliards dans ses coffres) avait mis 10 % de son personnel à pied !!! Je suis prêt à gager une bière avec n'importe qui qu'il ne vont pas mettre personne à la porte cette fois-ci....
Et c'est peut-être le "silver lining" cette fois-ci. Le coeur du système est plus solide et les gouvernements ont la capacité d'établir un pont d'aide économique pour soutenir les industries les plus vulnérables pendant quelques mois le temps que la crise sanitaire se résorbe.
On va avoir encore d'autres mauvaises journées en Bourse dans les prochaines semaines et bien des mauvaises statistiques sur la hausse des cas et des morts. On pourrait facilement descendre aussi bas qu'en 2008 au niveau des indices. Sauf que tout l'Occident va concentrer ses efforts à régler le problème dans les prochains mois (et la Chine a même commencé à nous aider!). Ce n'est pas rien... N'annonçons pas l'apocalypse trop vite...
Enfin il semble avoir une certaine synchronisation face au virus !! C'est le début pour arriver à une fin je pense !
Nous le souhaitons tous. Par contre, c'est souvent des black Monday. Les mauvaises nouvelles des 64 dernières heures sont reflétées les lundi à l'ouverture des bourses.Je suis étonné que l'on semble se diriger vers un 3e super Friday.
Ma perception: je lis que certaines grandes villes comme new York ont trop attendus de prendre des mesures. Ça risque de se concrétiser par l'identification de plusieurs cas aux États Unis d'ici encore 1a2 semaines. J'espère qu'on verra plus claire à ce moment / se stabilise. Pour le moment je reste sur les lignes de côté, surtout avec la semaine qu'on vient de passer. Ouch!
Je suis déjà dans la marge ce qui m'oblige à resserrer mes critères d'achat. Ma stratégie actuelle est de mettre des lignes à l'eau avec des prix très bas sur des titres peu liquides et de ramasser les ventes paniques.
Je trouve que le marché offre de belles opportunités. J'aurais bien envie d'acheter un beau panier de titres, et cesser de regarder le marché pour 4-5 ans haha.
Cependant, je ne suis pas convaincu de l'idée de faire de l'arbitrage. Cela nous force à vendre une entreprise pas nécessairement pour les bonnes raisons et les chances de se tromper sont élevées.
Bref, je ne sens pas vraiment d'envie de paniquer et de liquider tout, mais ça me démange un peu de ne pas être en mesure d'ajouter facilement à des entreprises que j'aime.
Comme le dit Phil, le gros enjeu économique est d'offrir un pont suffisant aux entreprises et aux personnes pour passer à travers «l'hivernation» forcée. Et les gouvernements en font beaucoup, que ce soit par des mesures ciblées, des reports de paiement, les banques font de même parce qu'elles sont plus solides, etc. Mais ce ne sera pas de tout repos pour autant.
Je suis d'accord avec lui que dans l'ensemble des approches que l'on peut prendre "Ne rien faire et attendre que ça passe" se classe assez bien en matière de résultat.
Je me rappelais avoir déjà lu dans un livre d'investissement le journal de bord de l'auteur lors du krach de 1987. Je croyais qu'il s'agissait de Peter Lynch mais c'était finalement Ralph Wanger dans son livre "A Zebra in Lion Country".
Extraits du chapitre 10 "Living through the crash" :
Sur les raisons de tenir un journal et de le publier dans son livre:
When you think about the situation a year later, you have sanitized those reactions. You are too likely to come up with a version in which you understood immediately what was going on and took all the right actions, calmly and heroically. The truth is, you were suffering the same feelings of panic and irresolution as everyone else.
Il raconte ensuite en détail ses actions et émotions du 16 au 22 octobre 1987. Même si la crise actuelle est assez différente du krach de 1987, il reste que les fluctuations boursières des deux dernières semaines ressemblent beaucoup à ce qu'il décrit.
Sa conclusion :
Within months the market made up its loss and went on to new highs. I sold some fine stocks I should have held. But at least I bought others, often at ridiculous prices. Bear market are weird: you can buy the best of stocks dirt cheap.
On the whole, I'd probably have been as well off if I'd stood pat, instead of selling in something of a panic, only to grab other stocks that looked to cheap to pass up. But at the time stoic firmness didn't necessarily seem like the best response. What was happening was very, very frightening, and when you're that frightened, it's hard to tell calmness from paralysis. I just felt I had to do something.
Je suis d'accord avec lui que dans l'ensemble des approches que l'on peut prendre "Ne rien faire et attendre que ça passe" se classe assez bien en matière de résultat.
J'aime bien tes derniers posts et je suis d'accord Phil. Sauf pour l'introduction de M.Leblanc, qui est fausse selon moi. Les vrais réflexes humains c'est "Fight, flight or freeze".
Merci d'ailleurs aux expérimentés du forum qui nous ont incité à la patience au début des baisses et à plusieurs reprises par la suite. (Phil, MarioP, etc). La comparaison avec 2008 entres autres et souligner que Buffett n'a même pas commencé à acheter, etc.
Il me semble voir un changement dans les derniers jours tant au niveau des mesures de santé publique que des chroniqueurs en finance. Ça va durer plus longtemps que ce que je pensais au début. Une chance qu'il me reste encore des liquidités.
Je suis coupable d'avoir une vision court terme et j'achète des compagnies qui devrait résister à la crise mais qui ne sont pas des aubaines et n'ont pas le plus grand potentiel de croissance à court terme: Metro et Telus.
La portion canadienne de mon portefeuille s'est fait varloper beaucoup plus que l'américaine aujourd'hui... Il faut dire que le TSX a perdu 5%
Couche-Tard a perdu 8% sur deux fois le volume, même scénario pour Boyd. Les titres d'épiceries (metro, loblaw, empire) on tous perdu environ 10%... J'ai du mal à croire que des investisseurs veulent vraiment se départir des titres d'épiceries.... on s'entend que ces compagnies vont faire des chiffres records... Selon moi, il doit y avoir énormément de gens qui liquident leurs fonds mutuels et indiciels et les gestionnaires n'ont plus le choix de vendre peu importe le titre...
Couche-Tard à 31$, Premium Brands à 63$, Boyd à 130$... Ça commence à être alléchant.
Beaucoup de babyboomers à l'approche de la retraite sont en train de capoter. Ils avaient été habitué à des années de bons rendements sans trop de volatilité.
Je pense que la plupart des professionnels du placement doivent également capoter. La plupart ne sont pas capable de bien préparer leurs clients à des crises et ce même si leurs clients on des politiques de placement bien établies.
Dans les titres défensifs, Power Corporation au prix actuel de 17,50$ donnent un dividende de 1,79$ par année, soit un rendement de 10% du dividende en plus du potentiel de gain en capital…
Beaucoup de babyboomers à l'approche de la retraite sont en train de capoter. Ils avaient été habitué à des années de bons rendements sans trop de volatilité.
Les babyboomers, dont je suis, ont eu normalement l'occasion de vivre, en 2008 et en 2000-2001, une répétition générale de ce qui s'en vient. Et de se préparer. Je surveille les 2 prochaines semaines aux USA, avec un scénario anticipé à l'italienne. C'est là que je m'attends que les marchés risquent de s'effondrer. On est, à mon avis, encore loin de la capitulation et du 9 mars 2009. On dirait que les marchés n'arrivent pas encore à réellement anticiper l'ampleur potentielle de cette crise sur l'économie, américaine et mondiale. Personnellement, je m'attends à une correction boursière -potentielle, je ne suis pas devin- de l'ordre de 50-75%, avant une éventuelle reprise, qu'elle soit en U, en V ou en L.
Avec ce rebond aujourd'hui on voit que la capitulation n'est pas encore arrivé. Beaucoup de gens attendent une bonne nouvelle mais le pire de la pandémie est encore à venir aux USA si on se fie à ce qui ce passe ailleurs dans le monde. Ils commencent les fermetures et les bénéfices prennent au moins 2 semaines à se faire sentir.
En plus avec Trump qui s'interroge sur le bien fondé de la situation ça ne fera rien pour convaincre les gens de rester chez eux.
J'ai regardé mon portefeuille pour voir si je pouvais vendre quelque chose dans ce rebond et je suis arrivé à la même conclusion que les autres fois : la seule compagnie que je possède et qui pourrait souffrir à moyen terme est Logistech et j'ai maintenant une perte dans un compte imposable. J'ai mis un ordre de vente limite supérieur au prix actuel pour les actions dans le compte imposable (50% des actions que je possède) et je vais voir s'il va passer.
En plus je suis réticent à transférer des dollars CDN en US au taux actuel. Une nouvelle leçon de cette crise : le peu d'encaisse que j'ai je le garde en US car lorsqu'il y a une crise le dollars CDN va toujours souffrir par rapport au dollars US.
Je ne crois pas à cette idée que l'important est d'attendre le creux du marché pour acheter.
Pourquoi ? Parce que le creux est pratiquement impossible à déterminer. C'était peut-être hier, ce pourrait être la semaine prochaine, dans un mois, dans 6 mois... who knows... surtout dans une crise avec ce niveau d'incertitude.
Pour ceux qui croient que le creux va être synchronisé avec le sommet de la crise du covid, je vous rappelle que la Bourse fonctionne toujours par anticipation. La chute des dernières semaines est en anticipation d'une récession. Le marché pourrait commencer à remonter avant le sommet de l'épidémie.
Il faut aussi comprendre "l'ambiance psychologique" dans un creux de marché. Il n'y aura pas de consensus comme quoi le marché est à peu près au creux et que c'est le temps d'acheter. Oubliez ça ! Au contraire, l'opinion majoritaire dans le creux d'un marché est généralement que celui-ci va aller 50% plus bas. Et quand le fameux rebond se met en branle, il est accueilli avec énormément de scepticisme.
Je me rappelle encore d'une entrevue du journal Les Affaires avec Stephen Jarislowski en mars 2009. Celui-ci affirmait qu'il était encore beaucoup trop tôt pour revenir à la Bourse... c'était deux semaines après le creux du 9 mars...
La meilleure stratégie selon moi est d'acheter progressivement au fil de la crise et d'accepter qu'un titre que l'on achète pourrait être 10 ou 20% plus bas quelques jours après. Ceci dit, un titre peut aussi perdre 20% (et plus) après notre achat en "temps normal", ça nous est tous arrivé plusieurs fois. Si votre stratégie en temps normal est d'acheter des sociétés de qualité qui vont vous procurer un bon rendement sur un horizon de 3-5 ans, les probabilités de faire un tel investissement sont beaucoup plus grandes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a un mois.
J'ai commencé à faire quelques achats depuis la semaine dernière, je ne prétend pas que nous sommes au creux, j'en ai pas la moindre idée... Je trouve simplement que passé le cap de 30% de baisse par rapport au sommet, les probabilités sont du côté des acheteurs.
Dans la volatilité d'aujourd'hui, et moi qui ne connait pas grand chose aux mouvements à court terme, vous pensez que la hausse d'aujourd'hui est dû en partie aux nombreux vendeurs à découvert qui doivent se couvrir ou c'est simplement l'espoir qui drive la journée d'aujourd'hui?
Concernant le creux de la crise, je pense que beaucoup d'investisseurs vont s'engager à l'achat après le pic de la crise sanitaire, n'anticipant pas la deuxième vague de la crise économique. Je pense qu'il va y avoir une double vague avec potentiellement une troisième vague liée à une crise d'endettement de pays périphérique comme l'Italie par exemple. Je pense que la clé pour en termes de timing est d'etre tres patient, de regarder le comportement des sociétés avec un avantage compétitif durable et d'investir au bon moment en one shot. Je peux bien sur me tromper mais je le sens de cette manière...
Réponses
Depuis le début de la crise c’est la première fois que je vois des transactions « logiques ». Les compagnies qui baissent sont celles qui sont le plus à risque et celle qui montent sont celles qui devraient être moins touchées. La volatilité demeure toutefois exceptionnelle.
C’est la première fois où je me demande si c’est le temps d’acheter. Toutefois ma position initiale était d’attendre le pire de la pandémie et on y est pas encore.
Si un trader attrape le virus, cela pourrait arriver plus vite qu'on pense...
Ce qui n'est pas normal, c'est que toutes les journées aient des variations entre 5 et 10% dans le rouge comme dans le vert. C'est une volatilité folle. Un indicateur de début de retour à la normale serait un abaissement de la volatilité.
On assiste présentement, à mon avis, plus qu'à un simple marché baissier. C'est un drame sanitaire sans précédent, depuis la 2e guerre mondiale, et l'impact sur l'économie mondiale, à court et moyen terme, on ne peut encore le mesurer. C'est aussi un carnage boursier qui risque de dépasser l'ampleur de 2008, en % de baisse et en durée. Peut-être plus apparenté, au niveau de la bourse, à la débâcle des technos, en 2000. Le NASDAQ, après avoir perdu plus de 70% de sa valeur, a pris des années pour revenir à son niveau de 2000.
Je dors bien, parce que j'avais une stratégie établie d'avance, qu'il me suffit actuellement de peaufiner et d'appliquer. Depuis vendredi dernier, lors du rebond de fin de journée, j'ai commencé à vendre. Tous mes titres qui ont baissé de plus de 20%, y compris Berkshire. Je le rachèterai bien sûr, très certainement, un peu plus tard. Je fais cette "vente de feu" de manière ordonnée, disciplinée, en utilisant les rebonds. J'ai vendu à date 8 de mes 15 titres. En fait, dans mon portefeuille, il ne me reste plus que 4 titres sur 15 en haut du -20%, dont Métro.
Il est difficile (impossible? ), à ce stade-ci, de discerner ceux qui vont en sortir gagnants. D'ailleurs, il est remarquable de voir que presque tous les titres qui avaient réussi à résister, pendant quelques jours, finissent par se faire eux aussi emporter.
J'ai aussi une stratégie, lorsque la crise sanitaire va commencer à se résorber, ou faire une pause, pour racheter. Encore une fois, de manière progressive et disciplinée. Je sais d'avance ce que je vais racheter, et quand. Et, à mon avis, le temps n'est pas encore venu d'acheter car on ne voit pas encore le bout de cette crise. Ce qui semble en solde actuellement, et avec une bonne marge de sécurité, est peut-être en réalité encore très cher.
Compte tenu de la tendance actuelle, je risque de faire, à terme, de l'argent avec cette crise. Mais je suis conscient que c'est une stratégie qui, la plupart du temps, est perdante. Fin 2018, quand le marché a touché 20% de baisse, j'ai perdu quelques points de %. C'est une prime que je suis prêt à payer, pour rester pleinement investi. Encore une fois, chaque situation est spécifique. Étant en période de décaissement, et même avec une marge hypothécaire qui me permet de patienter, je ne voulais pas me retrouver comme en 2008 et je n'ai plus l'âge pour d'attendre 10 ans que l'économie, et le marché, se remette de la crise actuelle.
Je sais que beaucoup de gens font comme moi, et se retirent du marché. Je pense toutefois que l'erreur commune est d'attendre que le marché remonte. Il est souvent très tard. Ce que je surveille, c'est l'équivalent du 9 mars 2009. Cela peut prendre quelques jours, même quelques semaines, pour l'identifier, et on peut aussi racheter sur de faux départs. C'est pourquoi je veux le faire avec discipline, progressivement, et avec une stratégie pré-établie.
Aussi, une autre stratégie est de vendre une partie de mes liquidités US en $CDN. À moins de 70 cents, le $ dollar canadien commence à avoir un potentiel de baisse restreint. Son creux historique est de 62 cents. Au moment de la flambée du pétrole, il a atteint $1.10 US.
Je suis conscient que je fonctionne à contre-courant des conseils des pros, et je ne prétends pas que c'est là un modèle à suivre. Je voulais juste partager comment moi, je réagis à un marché baissier. Et ce qui me permet de bien dormir.
Je ne sais pas pour vous, mais les titres que je surveille varient de 7-10 % d'une séance à une autre, et cela sans tenir compte des contrats à terme et des fluctuations journalières. Et ce ne sont pas des titres spéculatifs, loin de là. Dire qu'au cours des dernières années, une baisse de 2% du S&P faisait la manchette. Mr. Market s'est transformé en poule pas de tête.
Pour ne pas me laisser distraire je m'affaire à lire sur les entreprises que je surveille, mais c'est parfois plus facile à dire qu'à faire, surtout cette semaine. J'ai déjà pris des notes pour l'après-crise et la prochaine en tout cas!
Ces variations peuvent avoir l'air folles et irrationnelles mais elles sont un reflet du chemin psychologique que nous avons tous parcouru dans les 10 derniers jours. Si on m'avait dit lundi le 9 mars que je serais en télétravail obligatoire à transformer une université en école virtuelle pendant que mes vieux parents sont confinés à domicile sur ordre du Premier Ministre... j'aurais répondu à cette personne qu'elle en fume du méchant de bon !
Et pourtant c'est là que nous sommes...
C'est la même chose pour le marché qui surfait sur une économie au beau fixe avec un taux de chômage le plus bas depuis 50 ans et qui a du se réajuster en catastrophe à l'arrivé imminente d'une récession dont ont ignore l'ampleur... Le choc boursier est plus violent que 2008 mais c'est normal quand on y pense. Même en octobre 2008, on avait eu des signes avant-coureur avec la faillite de Bear Stearns au printemps précédent.
Il faut arrêter de voir le marché comme une entité abstraite et désincarnée. Le marché, c'est des gens comme vous et moi qui achètent et vendent des actions... et qui vivent des émotions...
On est présentement dans l'oeil du cyclone et c'est toujours l'endroit le plus effrayant. C'était très effrayant en 2008 aussi avec des histoires de banques qui faisaient faillite. Les gens avaient peur autant pour leur job que de la disparition soudaine de leur argent à la banque.... Microsoft (avec ses milliards dans ses coffres) avait mis 10 % de son personnel à pied !!! Je suis prêt à gager une bière avec n'importe qui qu'il ne vont pas mettre personne à la porte cette fois-ci....
Et c'est peut-être le "silver lining" cette fois-ci. Le coeur du système est plus solide et les gouvernements ont la capacité d'établir un pont d'aide économique pour soutenir les industries les plus vulnérables pendant quelques mois le temps que la crise sanitaire se résorbe.
On va avoir encore d'autres mauvaises journées en Bourse dans les prochaines semaines et bien des mauvaises statistiques sur la hausse des cas et des morts. On pourrait facilement descendre aussi bas qu'en 2008 au niveau des indices. Sauf que tout l'Occident va concentrer ses efforts à régler le problème dans les prochains mois (et la Chine a même commencé à nous aider!). Ce n'est pas rien... N'annonçons pas l'apocalypse trop vite...
Nous le souhaitons tous. Par contre, c'est souvent des black Monday. Les mauvaises nouvelles des 64 dernières heures sont reflétées les lundi à l'ouverture des bourses.Je suis étonné que l'on semble se diriger vers un 3e super Friday.
Cependant, je ne suis pas convaincu de l'idée de faire de l'arbitrage. Cela nous force à vendre une entreprise pas nécessairement pour les bonnes raisons et les chances de se tromper sont élevées.
Bref, je ne sens pas vraiment d'envie de paniquer et de liquider tout, mais ça me démange un peu de ne pas être en mesure d'ajouter facilement à des entreprises que j'aime.
Comme le dit Phil, le gros enjeu économique est d'offrir un pont suffisant aux entreprises et aux personnes pour passer à travers «l'hivernation» forcée. Et les gouvernements en font beaucoup, que ce soit par des mesures ciblées, des reports de paiement, les banques font de même parce qu'elles sont plus solides, etc. Mais ce ne sera pas de tout repos pour autant.
https://www.lesaffaires.com/blogues/philippe-leblanc/la-meilleure-chose-a-faire-dans-le-contexte/616675
Je suis d'accord avec lui que dans l'ensemble des approches que l'on peut prendre "Ne rien faire et attendre que ça passe" se classe assez bien en matière de résultat.
Extraits du chapitre 10 "Living through the crash" :
Sur les raisons de tenir un journal et de le publier dans son livre:
Il raconte ensuite en détail ses actions et émotions du 16 au 22 octobre 1987. Même si la crise actuelle est assez différente du krach de 1987, il reste que les fluctuations boursières des deux dernières semaines ressemblent beaucoup à ce qu'il décrit.
Sa conclusion :
On the whole, I'd probably have been as well off if I'd stood pat, instead of selling in something of a panic, only to grab other stocks that looked to cheap to pass up. But at the time stoic firmness didn't necessarily seem like the best response. What was happening was very, very frightening, and when you're that frightened, it's hard to tell calmness from paralysis. I just felt I had to do something.
Merci d'ailleurs aux expérimentés du forum qui nous ont incité à la patience au début des baisses et à plusieurs reprises par la suite. (Phil, MarioP, etc). La comparaison avec 2008 entres autres et souligner que Buffett n'a même pas commencé à acheter, etc.
Il me semble voir un changement dans les derniers jours tant au niveau des mesures de santé publique que des chroniqueurs en finance. Ça va durer plus longtemps que ce que je pensais au début. Une chance qu'il me reste encore des liquidités.
L'examen CFA est annulé, c'est du jamais vu.
Couche-Tard a perdu 8% sur deux fois le volume, même scénario pour Boyd. Les titres d'épiceries (metro, loblaw, empire) on tous perdu environ 10%... J'ai du mal à croire que des investisseurs veulent vraiment se départir des titres d'épiceries.... on s'entend que ces compagnies vont faire des chiffres records... Selon moi, il doit y avoir énormément de gens qui liquident leurs fonds mutuels et indiciels et les gestionnaires n'ont plus le choix de vendre peu importe le titre...
Couche-Tard à 31$, Premium Brands à 63$, Boyd à 130$... Ça commence à être alléchant.
Je pense que la plupart des professionnels du placement doivent également capoter. La plupart ne sont pas capable de bien préparer leurs clients à des crises et ce même si leurs clients on des politiques de placement bien établies.
Je surveille les 2 prochaines semaines aux USA, avec un scénario anticipé à l'italienne. C'est là que je m'attends que les marchés risquent de s'effondrer. On est, à mon avis, encore loin de la capitulation et du 9 mars 2009.
On dirait que les marchés n'arrivent pas encore à réellement anticiper l'ampleur potentielle de cette crise sur l'économie, américaine et mondiale. Personnellement, je m'attends à une correction boursière -potentielle, je ne suis pas devin- de l'ordre de 50-75%, avant une éventuelle reprise, qu'elle soit en U, en V ou en L.
En plus avec Trump qui s'interroge sur le bien fondé de la situation ça ne fera rien pour convaincre les gens de rester chez eux.
J'ai regardé mon portefeuille pour voir si je pouvais vendre quelque chose dans ce rebond et je suis arrivé à la même conclusion que les autres fois : la seule compagnie que je possède et qui pourrait souffrir à moyen terme est Logistech et j'ai maintenant une perte dans un compte imposable. J'ai mis un ordre de vente limite supérieur au prix actuel pour les actions dans le compte imposable (50% des actions que je possède) et je vais voir s'il va passer.
En plus je suis réticent à transférer des dollars CDN en US au taux actuel. Une nouvelle leçon de cette crise : le peu d'encaisse que j'ai je le garde en US car lorsqu'il y a une crise le dollars CDN va toujours souffrir par rapport au dollars US.
Pourquoi ? Parce que le creux est pratiquement impossible à déterminer. C'était peut-être hier, ce pourrait être la semaine prochaine, dans un mois, dans 6 mois... who knows... surtout dans une crise avec ce niveau d'incertitude.
Pour ceux qui croient que le creux va être synchronisé avec le sommet de la crise du covid, je vous rappelle que la Bourse fonctionne toujours par anticipation. La chute des dernières semaines est en anticipation d'une récession. Le marché pourrait commencer à remonter avant le sommet de l'épidémie.
Il faut aussi comprendre "l'ambiance psychologique" dans un creux de marché. Il n'y aura pas de consensus comme quoi le marché est à peu près au creux et que c'est le temps d'acheter. Oubliez ça ! Au contraire, l'opinion majoritaire dans le creux d'un marché est généralement que celui-ci va aller 50% plus bas. Et quand le fameux rebond se met en branle, il est accueilli avec énormément de scepticisme.
Je me rappelle encore d'une entrevue du journal Les Affaires avec Stephen Jarislowski en mars 2009. Celui-ci affirmait qu'il était encore beaucoup trop tôt pour revenir à la Bourse... c'était deux semaines après le creux du 9 mars...
https://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/aeronautique-et-aerospatiale/videteacuteo--notre-top-5-de-la-semaine-/491099
La meilleure stratégie selon moi est d'acheter progressivement au fil de la crise et d'accepter qu'un titre que l'on achète pourrait être 10 ou 20% plus bas quelques jours après. Ceci dit, un titre peut aussi perdre 20% (et plus) après notre achat en "temps normal", ça nous est tous arrivé plusieurs fois. Si votre stratégie en temps normal est d'acheter des sociétés de qualité qui vont vous procurer un bon rendement sur un horizon de 3-5 ans, les probabilités de faire un tel investissement sont beaucoup plus grandes aujourd'hui qu'elles ne l'étaient il y a un mois.
J'ai commencé à faire quelques achats depuis la semaine dernière, je ne prétend pas que nous sommes au creux, j'en ai pas la moindre idée... Je trouve simplement que passé le cap de 30% de baisse par rapport au sommet, les probabilités sont du côté des acheteurs.