Bienvenue sur le forum !

Si vous souhaitez rejoindre la communauté, cliquez sur l'un de ces boutons !



>> Forum privé (partage d'analyses)





Pourquoi Buffet achète-t-il Suncor?

Je viens d’écouter un reportage sur le canal Explora concernant l’extraction du pétrole des sables bitumineux en Alberta. Un reportage très intéressant qui incite à beaucoup de réflexions.

Il semble que nous sommes rendus à un point où on n’a pas beaucoup de choix : les gisements de pétrole se font rares, la demande de pétrole croît de 2 % par année, tandis que les réserves baissent de 7 % par année. En écoutant le reportage, on s’aperçoit que le prix à payer pour cela est grand : des communautés sont affectées; on parle d’un désastre écologique. Quelles seront les alternatives pour remplacer le pétrole?

En sachant que les décisions de Buffet sont toujours raisonnables, je me demande pourquoi il a acheté Suncor.

Réponses

  • 19 Réponses trié par Votes Date
  • La demande croit plus vite que l'offre comme tu le dis alors à long terme, j'imagine que tout dépend des probabilités à ce que des substituts efficaces au pétrole soient développés. De mon côté, je dois avouer que je n'en sais rien!

    Je serais curieux d'entendre l'opinion de notre spécialiste énergétique en la matière: JF!
  • Ce n'est pas nécessairement Warren Buffett qui a décider d'acheter Suncor. Les deux gestionnaires de portefeuilles de Berkshire Hathaway, soit Todd Combs et Ted Weschler gèrent quelques milliards de façon totalement indépendante de Warren Buffett.

    Berkshire a acheté pour environs 4 milliards $ d'actions lors du deuxième trimestre. Seulement 2 milliards $ de ses achats ont été dévoilés, ils ont probablement demandé à la SEC de garder secret l'autre 2 milliards $.


  • Je ne suis pas un spécialiste du pétrole et du gaz. Je m'y connais plus en énergie renouvelable. Suncor n'est pas très chère je crois, et avec le gouvernement conservateur, disons que la réglementation concernant l'exploitation des sables bitumineux n'est pas près de changer! Tant que l'on continuera à consommer avidement du pétrole, je ne serais pas inquiet pour ce genre de compagnie comme investissement. Le risque est de voir les États-Unis et l'Europe discriminé le pétrole selon sa provenance et celui-ci ne se classera pas dans le pétrole le mieux classé! Tous les projets d'oléoducs et gazoducs sont controversés actuellement, et tout est très politisé, donc il y a des risques très politiques.

    Après, à long terme, il est clair qu'il faut passer à autre chose qu'une économie basée sur les énergies fossiles, mais la transition est lente et les consommateurs ne sont pas prêts à changer, les compagnies sont puissantes et les gouvernements légifèrent très frileusement, ce qui ne produit pas beaucoup d'incitatifs à une révolution technologique rapide. Bref, à court et moyen terme, les Suncor de ce monde engrangeront les milliards, et après eux, le déluge.

    Sinon, comme le dit Bruno, c'est probablement un achat de Combs ou Weschler.
  • Personnellement, je suis tout à fait en accord avec l'exploitation des sables bitumineux. C'est une richesse du sous-sol canadien et nous ferions une grave erreur, à mon avis, de la laisser là sans y toucher.
    La réalité est que le monde a un besoin absolument vital d'énergie. Aucun moyen alternatif, que ce soit l'éolien, le solaire ou le géothermique, ne peut rivaliser avec les hydrocarbures. Ceux-ci sont efficaces et encore bon marché. Il y a aussi l'hydroélectricité, le nucléaire et le charbon. Pour certains pays, la première alternative est inaccessible. La deuxième a ses inconvénients, de même que la troisième. Enfin, on peut bien penser qu'en optant pour la simplicité volontaire, on règlerait tout, mais c'est utopique. La réalité est que la population mondiale croit à vitesse grand V, qu'il faut la nourrir et la loger convenablement. Pour ça, l'énergie est essentielle. Il y a bien longtemps, son expression la plus simple était le feu. Aujourd'hui, c'est le pétrole. On se bat et continuera de se battre encore très longtemps pour son contrôle. C'est une question de survie.
  • Le problème c'est que si tous les coûts étaient vraiment calculés, je suis pas convaincu que les sables bitumineux seraient une si bonne affaire. En tout cas, je serais curieux de voir des études indépendantes et impartiales sur le sujet!
  • SamSam
    août 2013 modifié Vote Up0Vote Down

     

    Le problème c'est que si tous les coûts étaient vraiment calculés, je suis pas convaincu que les sables bitumineux seraient une si bonne affaire. En tout cas, je serais curieux de voir des études indépendantes et impartiales sur le sujet!



    Suncor a généré un total de 18G de profit avant taxes au cours des 3 dernières années. Elle a payée plus de 8G d'impôts au cours de ces dernières années. Et c'est sans compter les royalties qu'elle paie au gouvernement albertain. Si le gouvernement fédérral ne faisait que prendre la moitié du montant que l'entreprise paie en taxe, elle pourrait décontaminer le fleuve St-Laurent, planter un millions d'arbre et je suis convaincu qu'il lui resterait encore plusieurs milliards à investir en environnement. Polluer un territoire de quelques km carrés pourrait permettre de dépoluer le Canada tout entier. Les différents paliers de gouvernement choisissent d'investir cet argent ailleurs ce qui est tout à fait correct aussi.

    Suncor est, à mon avis, la plus grande richesse que nous avons au Canada. Quoi qu'en pense les écologistes. Elle cré de très bons salaires, elle paie des dividendes à ses propriétaires, elle engraisse les gouvernements. Suffit que les parties prenantes gèrent mieux l'argent créée.

  • Indirectement, les écologistes forcent les pétrolières et les gazières à agir de manière plus responsable. Je crois que certains écologistes condamnent trop facilement les sables bitumineux en sous-estimant la capacité de l'industrie à devenir plus écologiste. Par exemple, une firme de Montréal, Gradek Energy a conçu une bille de polymère qui permettrait de nettoyer les bassins de déchets créés au moment d'extraire le bitume des sables bitumineux.


    À long terme, comme dans tous les industries, la technologie, permet de rendre plus efficiente et plus écologiste les opérations d'une entreprise. 

    Je me demande bien qui aurait intérêt à faire une étude indépendante et impartiale sur ce sujet? Pas les gouvernements, pas les instituts économiques, pas l'industrie pétrolière, pas l'industrie des énergies renouvelables, pas les écologistes, il reste juste les chercheurs économique, mais l'économie n'est pas une science exacte. De plus, il est dure de quantifier les coûts écologiques à long terme et il est dure de quantifier l'impact qu'aurait la non-exploitation des sables bitumineux sur l'économie canadienne.
  • Personnellement, je suis tout à fait en accord avec l'exploitation des sables bitumineux. C'est une richesse du sous-sol canadien et nous ferions une grave erreur, à mon avis, de la laisser là sans y toucher.
    La réalité est que le monde a un besoin absolument vital d'énergie. Aucun moyen alternatif, que ce soit l'éolien, le solaire ou le géothermique, ne peut rivaliser avec les hydrocarbures. Ceux-ci sont efficaces et encore bon marché. Il y a aussi l'hydroélectricité, le nucléaire et le charbon. Pour certains pays, la première alternative est inaccessible. La deuxième a ses inconvénients, de même que la troisième. Enfin, on peut bien penser qu'en optant pour la simplicité volontaire, on règlerait tout, mais c'est utopique. La réalité est que la population mondiale croit à vitesse grand V, qu'il faut la nourrir et la loger convenablement. Pour ça, l'énergie est essentielle. Il y a bien longtemps, son expression la plus simple était le feu. Aujourd'hui, c'est le pétrole. On se bat et continuera de se battre encore très longtemps pour son contrôle. C'est une question de survie.
    Sans être en accord ou pas, voici un élément de réflexion par Charlie Munger sur l'indépendance énergétique des États-Unis, je crois qu'on peut faire un parallèle avec le Canada et ses sables bitumineux :


    @Sam HUmmm, sans rancune, et je n'ai pas les chiffres non plus, mais des gens comme toi qui étudient les business de façon rationnelle en tant qu'investisseur qui sortent des chiffres en l'air comme ça, ça me fait un peu rigoler...tu crois qu'on pourrait vraiment décontaminer le St-Laurent en entier avec quelques milliards, qu'on pourrait planter assez d'arbre pour compenser les gaz à effet de serre émis par l'exploitation des sables bitumineux et tu envisages sérieusement une "dépollution" du Canada pour quelques milliards...Juste de même, l'échangeur Turcot coutera 3 milliards de $ à rebâtir..
  • Je pense que bien des sources d'énergie peuvent compétitionner avec l'efficacité des sables bitumineux, ceux-ic étant rentable et leur exploitation possible parce que tous existent déjà (transport, raffinerie, etc...)


    En eux même si le pétrole existerait que sous cette forme, on les auraient peut-être jamais utilisé, étant pas si gagnant sur le plan thermodynamique.

    Quand tu es en dessous du solaire, ça donne une idée.

    Le pétrole c'est aussi ultra pratique, aucune forme d'énergie se conserve bien, de manière cheap, sans perte dans le temps comme les énergies fossile, se transporte bien, sont très denses, bref elles ont assez d'avantage pour rester utile longtemps, en plus de l'ensemble des produits dérivés possibles (engrais, plastique, carburant à avion et ainsi de suite) pour qu'on ai une belle industrie pétro-chimique longtemps.

    Même dans un endroits aussi riches en électrécité comme le québec, environ 50% de nos énergies viens d'autres sources, parce qu'elles sont très pratique et parfois plus efficace (chauffage de l'eau au gaz par exemple ou chauffage en générale).
  • D'Accord avec LStPierre, le plus grand avantage des hydrocarbures, c,est que ça reste la façon la plus efficace de stocker une grande quantité d'énergie sous une forme assez pratique. La seule concurrence, jusqu'à l'arrivée des batteries lithium-air, ce sont les grands réservoirs (hydroélectricité). Et dans des domaines comme le transport aérien, on est vraiment loin de se départir de notre dépendance aux énergies fossiles, quoique les biocarburants, non pas comme solution tout aller, mais comme solution de niche, risquent de se développer.

    Ça reste qu'il est fou de croire que l'exploitation à outrance des ses ressources n'est que positive. Je pense qu'il faut revoir notre façon d'utiliser l'énergie, améliorer l'efficacité énergétique plutôt que de dire de façon défaitiste qu'on n'a pas le choix. 

    À titre d'exemple, vous trouvez vraiment qu'une voiture de 2500kg qui consomme 12 L/100 km avec un moteur thermique à 40% de rendement est le meilleur moyen de déplacer un seul individu de 60 kg?! C'est ce qui est fou avec notre utilisation d'une ressource (le pétrole) limitée, c'est que l'on n'optimise pas du tout son allocation, comme on le ferait dans une bonne entreprise. Je ne dis pas qu'on peut se passer de pétrole aujourd'hui, mais je crois qu'on le gaspille d'une façon épouvantable, sans compter les impacts que sa combustion ont sur notre santé et l'environnement.
  • La consommation par habitant et par PIB produit diminue dans le temps cependant, dans les pays riche:

    image

    C'est probablement pas le moyen le plus efficace, la grosse voiture, mais se promener en salon comme on le fait est peut-être la méthode le plus confortable de le faire quand y'a pas de traffic ;)
  • Le problème c'est aussi que les efforts et améliorations dans les pays développés sont contrebalancés par une croissance phénoménale dans les pays émergents :

    image
  • Pour ce que ça vaut, les propos de Jeremy Grantham qui recommande d'éviter les sables bitumineux. À son avis, le retour sur investissement n'est pas bon, trop long, et le temps que ça prendra, l'éolien et le solaire seront devenus compétitifs :

    Q: What are investors supposed to do?

    A: The investment implications are, of course, own stock in the ground, own great resources, reserves of phosphorous, potash, oil, copper, tin, zinc—you name it. I'd be less enthusiastic about aluminum and iron ore just because there is so much. And I wouldn't own coal, and I wouldn't own tar sands. It's hugely expensive to build coal utilities, and the plants they have to build for tar sands are massive, and before they get their money back I suspect that the price of solar and wind will have come down so much.

    Le lien:


  • Présentement, c'est le pétrole de schiste qui fait mal aux sables bitumineux (il y a un très bon dossier là-dessus dans La Presse)


  • Buffett n'avait peut-être pas acheté Suncor (probablement Combs ou Weschler), mais là il a pris pour plus de 3MM$ dans Exxon Mobile!
  • novembre 2013 modifié Vote Up0Vote Down
    Mooney (tient, encore lui!) sur cet achat de Exxon Mobile par Buffett :


    Mooney y reprend sa thèse des compagnies extraordinaires au delà du prix que l'on paye. reste qu'il oublie le fait que la plus grande erreur de Buffett sur ConocoPhilipps à l'époque a surtout été d'avoir acheté alors que le prix du pétrole était un peu dans une bulle...
  • Je pense que la thèse sur Conoco en 2007 et celle sur Exxon en 2013 n'ont pas grand chose à voir. Exxon est le premier producteur gazier aux US et au monde... Je suis très positif sur les perspectives du gaz aux US et les profits d'Exxon d'ici 5 ans, malgré le pétrole un peu haut.

    Si j'étais milliardaire, il y aurait bien longtemps que j'aurais acquis des actions Exxon, mais jamais je n'aurais songé à acheter Exxon ou Conoco en 2007.

  • SamSam
    septembre 2014 modifié Vote Up0Vote Down
    Un bon article aujourd'hui de Motley Fool répond à cette question: 

    http://www.fool.ca/2014/09/04/the-1-simple-reason-warren-buffett-is-buying-suncor-energy-inc/

    Since taking over in 2011, Chief Executive Steve Williams has dialed back the company’s expansion plans. Over the past three years he has abandoned his predecessor’s growth targets and scrapped expensive upgrading projects. Rather than embark on bold new projects, Williams has focused on the unglamorous job of squeezing more barrels of production out of existing operations.

    Today at Suncor, every dollar reinvested back into the business must earn a sufficient return or be given back to shareholders. This policy has freed up an enormous amount of capital for investors. As shown above, Williams has repurchased over 12% of the company’s outstanding shares and more than doubled the size of the quarterly dividend.

    This is a good policy from a shareholder prospective. The company’s oil sand properties, Suncor’s main business, are really marginal assets. Why put more capital into these low-return ventures? It’s a far better proposition to give these funds back to investors where they can earn better profits elsewhere.

Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour commenter.