Je peux me tromper, ça m'arrive souvent, mais je préfère ramasser les survivants post cataclysme plutôt que de traîner un cadavre : HCG ne présente pour moi aucune marge de sécurité. On est pas bien là, franchement, avec nos BAC, AIG & co ?
Se tromper souvent est le lot de tout investisseur. Avec les années, j'ai réussi à me composer un musée des horreurs assez bien rempli . J'ai un peu de difficulté moi aussi à comprendre l'investissement dans HCG compte tenu des vents contraires possibles au Canada. Aussi, et surtout, compte tenu qu'on peu investir dans BAC qui profite au contraire d'un vent dans le dos avec la reprise du marché immobilier au sud, de l'amélioration du crédit de ses emprunteurs. En plus, j'ai la même opinion qu'Automne sur le $Can, je pense qu'il risque de baisser éventuellement alors j'ai tout viré mes dettes US en Can pour augmenter mon exposition au $US.. C'est donc un avantage de plus pour BAC vs HCG.
À votre avis, une compagnie comme MEQ.TO qui reconditionne des buildings appartements serait-elle mieux postitionnée que HCG pour faire face à un dérapage de l'immobilier canadien ou est-ce pire?
J'ai été actionnaire de Mainstreet plusieurs années et j'ai presque tout vendu il y a environ 2-3 mois vers 33$. Pas que j'aime pas l'entreprise, elle répond à plusieurs de mes critères encore. Mais j'ai des doutes sur le marché immobilier canadien, surtout dans l'ouest. En particulier avec tout le développement dans le pétrole aux USA. Si la production progresse comme prévu là bas, c'est l'Alberta qui va en souffrir avec des prix du pétrole plus bas. J'étais moins à l'aise d'être exposé à l'immobilier Albertain. Et en plus, l'escompte du prix de l'action sur la valeur d'actif net n'est plus aussi grande qu'elle l'a déjà été. La marge de sécurité est moins grande qu'avant, quoique encore présente.
Pour ce qui est si c'est plus risqué que HCG, j'en ai aucune idée. Je me souviens par contre très bien que dans la crise de 2007-2008, l'action est passé de 19$ à 3,80$, ca avait fait très mal. A ce moment c'était tout un achat. Je les avais payé environ 11$ vers 2006. Bref je continu à suivre MEQ et si l'évaluation me plait de nouveau je rachète.
Home Capital Group n'a jamais été «agressive» dans l'émission de prêts, c'est plutôt que l'entreprise dessert une petite niche que les banques n'ont jamais daigné de s'approprier à cause de l'expertise qu'il est requis pour y arriver. Et encore aujourd'hui, l'entreprise ne détient que 2.5% de son marché cible et peut encore croitre plusieurs années en gagnant des parts de marché sans même empiéter sur le terrain des grandes banques et ce même si le marché dans son ensemble devait ralentir. Les travailleurs autonomes représentent presque 20% des travailleurs au Canada et la plupart se voient essuyer des refus pour des prêts hypothécaires auprès des grandes banques alors que pourtant, ils ont une valeur nette en moyenne plus élevée pour le salarié traditionnel.
Comme dirait Soloway, on obtient pas un ROE de 25% et plus pendant 15 ans en prenant des risques inutiles. Et il faut également dire qu'une partie de la croissance de Home Capital repose sur le fait qu'ils ne versent qu'un tout petit dividende et conservent presque la totalité de leur cash pour la croissance interne... C'est un fait peu commun si on compare à la plupart des banques canadiennes qui ont des payout qui approchent/dépassent le 50%.
Soloway est un manager charismatique, comme beaucoup de tops managers. Il dit sans doute des trucs très bien, mais je préfère voir les faits, donnés dans les chiffres.
A ce niveau là, je le défie de faire un ROE de 20% par an sur les 15 années à venir. Le mec, il pond un ROA de 1,2 - 1,3% et il fait un ROE de 25 ?! Cerise sur le gâteau, sans prendre de risques inutiles ?! Je me demande si quelqu'un qui a déjà bossé dans une banque a déjà vu ça ? :-)
Faut qu'il nous donne son truc là, parce que le prêt emprunt à ROA 1,2 - 1,3 % et ROE 25% dans un environnement de taux défavorable, je ne sais pas comment il fait (je pourrais être considéré comme "insider" pour cette industrie pourtant, et les directeurs (dont des CEO) des banques que j'ai interrogés ne savent pas non plus). Attendez, mais Jamie Dimon et John Stumpf, ce sont des bouffons à côté de Soloway vu comme ça (pour être encore plus clair, je considère que ce sont pourtant les meilleurs banquiers en activité).
En fait, j'ai une idée malsaine qui me traverse l'esprit (je suis parano) : Ne ferait-il du subprime sans nous ne dire, comme tous ceux qui ont réussi une telle performance avant lui (25% de ROE sur 15 ans, c'était le genre de rendement que faisaient les banques US avec pourtant un ROA de 1,5 - 2% pré-crise des subprimes et des conditions oh combien plus favorables qu'aujourd'hui sur les taux) ? Je sais qu'on peut passer pour un fou lorsque tout va bien et qu'on dit une chose pareille, mais "c'est quand la marée est basse qu'on voit ceux qui se baignent nus" (Buffett).
L'argument du dividende réinvesti ne tient pas la route pour moi. Une banque de taille respectable, pour croître en interne, a juste besoin de faire des prêts, et cette activité est très peu intensive en capital. Une financière de cette taille pourrait distribuer 80% de ses profits car elle n'en a absolument pas besoin. Toutefois, même avec la rétention du dividende, son equity est un peu faible si le mec pond un ROE de 25% avec un ROA de 1,2 - 1,3% (ce qui est exceptionnellement haut vu les taux quand même non ? Il doit prêter à taux élevé pour faire ce spread là le monsieur, parce qu'il peut pas collecter du pognon moins cher que JP Morgan, j'y crois pas). Enfin, j'essaie de prendre la chose de manière terre à terre, et je ne trouve pas d'explication autre que les subprimes. Dans le prêt/emprunt, pour moi, le génie n'existe pas. A ma connaissance, il y a deux solutions quand les taux sont bas : soit on est discipliné et on fait du ROE pourri comme tout le monde, soit on est moins discipliné et on fait du subprimes. On peut aussi faire un mix des 2 évidemment.
Allez, on se donne une 10 aine d'années et on verra bien.
Sergio, tu en connais beaucoup des clients du type «subprimes» qui mettent un cashdown de 20% à l'achat? Le Canada est extrêmement loin de tout ce qui s'est fait en termes de subprimes aux États-Unis.
Par ailleurs, un peu moins de 50% du portefeuille de prêts sous administration est couvert par les agences gouvernementales. J'ignorais que le gouvernement couvrait des prêts subprimes.
Comme tu dis, on se donnera rendez vous dans 10 ans!
C'est difficile de comprendre et de voir l'attitude pessisme sur Home Capital depuis quelques jours. Home Capital annonce un bon bilan, les americans shorts la compagnie et se font berner sur un vent de panique selon lequel le Canada pourrait subir une debacle sur l'immobilier comme aux U.S. Une superbe compagnie a un prix a rabais. N'est-ce pas un moment ideal de profiter d'une peur propulser par une mauvaise comprehension du systeme canadien et des mouvements extremes de panique? C'est fou de voir le nombres d'investisseurs positifs sur le titre et de devenir negatif en espace de quelques jours meme avec de bons resultats.
Si le marché immobilier canadien connaît une baisse importante, nous allons apprendre s'il y a des prêteurs qui utilisent trop l'effet levier sans avoir les garanties nécessaires.
L'argument du dividende réinvesti ne tient pas la route pour moi. Une banque de taille respectable, pour croître en interne, a juste besoin de faire des prêts, et cette activité est très peu intensive en capital. Une financière de cette taille pourrait distribuer 80% de ses profits car elle n'en a absolument pas besoin.
Ma compréhension des choses, c'est que le fait de conserver la majorité des profits permet à HCG de maintenir de très bons ratio de solvabilité. Le ratio de capital Tiers 1 est présentement à 16,5% (contrairement à 9,5% pour BAC). Garder ses profits lui permet de croître sans impacter ses ratios de solvabilité ou ses actionnaires (pas besoin d'émettre des actions ordinaires ou privilégiées pour maintenir son ratio de capital tiers 1)
Il faut aussi faire attention avant de comparer la profitabilité HCG a celle des grandes banques. HCG ne maintient aucun réseau de succursales. Ils reçoivent la majorité de leur business par le biais du réseau de courtiers hypothécaires indépendants. Ça fait une bonne différence sur la profitabilité comme en témoigne leur ratio d'efficacité de 28%.
Sergio, tu en connais beaucoup des clients du type «subprimes» qui mettent un cashdown de 20% à l'achat? Le Canada est extrêmement loin de tout ce qui s'est fait en termes de subprimes aux États-Unis.
Par ailleurs, un peu moins de 50% du portefeuille de prêts sous administration est couvert par les agences gouvernementales. J'ignorais que le gouvernement couvrait des prêts subprimes.
Comme tu dis, on se donnera rendez vous dans 10 ans!
Oui, des clients subprimes qui mettent 20% de cash, j'en connais plusieurs en France. Le problème n'est pas forcément les 20%, mais le reste..
Si on regarde ce qui est arrivé à Freddie et Fannie, on peut se dire que les agences gouvernementales couvrent parfois des prêts subprimes.
Je suis peut être un peu bête, mais les ratios de profitabilités donnés ne m'inspirent vraiment pas confiance si on admet qu'on ne fait pas de subprime. Les "affordable homes programs etc..." sont très propices à se retrouver avec des clients subprimes : c'est ainsi, en partie, que les Freddie et Fannie de ce monde ont mal fini. Une partie de la cause est justement ces programmes gouvernementaux.
Je précise tout de même que j'espère me tromper lourdement et que Soloway sera reconnu comme un génie dans 10 ans, 15 ans ou même 30 ans, qu'il a inventé une nouvelle façon de faire des spreads de manière non subprime dans un environnement de taux bas, etc.
Seulement, je dis explicitement que les probabilités de cet espoir ne sont pas en faveur de celui qui le porte : je ne connais pas de génie financier ayant résolu le problème des taux bas aujourd'hui pour faire un gros spread de manière autre que subprime (cf. Nicholas Financial et équivalents qui se nourrissent bien mieux en environnement de taux bas qu'en environnement de taux élevé : mais eux, ils disent bien 'on fait du subprime", et ça me va !).
Sergio, ça dépend de ce que tu entends par subprime. Si ta définition de ce qu'est un subprime est ce que les américains faisaient avant la crise alors tu ne peux pas dire que Home Capital fait ce genre de prêts car les loan-to-value sont toujours très basses. Les politiques américaines voulaient que tous aient une maison, même les gens avec un faible revenus donc les politiques prônées par les agences gouvernementales allaient de concert avec cet objectif. Des prêts avec un Loan to value de 103% au Canada tu n'en verras pas, du moins, ce n'est pas la business de HCG.
Le marché dans lequel Home Capital opère s'appelle du prêt alternatif A (Alt-A). Ce sont des prêts qui sont refusés par les grandes banques car elles ne daignent pas effectuer le travail supplémentaire pour aller chercher les évidences nécessaires pour qualifier le client comme «prime». Et évidemment, ce travail supplémentaire se traduit par un spread plus élevé. Si tu considère cela comme du subprime, grand bien t'en fasse.
L'argument de la comparaison avec une banque est plus ou moins bon également car effectivement, comme Phil le dit, ils n'ont pas une importante infrastructure à soutenir. Également, 90% de la business de Home Capital se trouve à être du prêt hypothécaire dont la moitié est du prêt Alt-A (l'autre moitié est assurée). Tu ne trouveras pas de grande banque qui peut être aussi pure-play que ça à cause de la taille du marché qu'elles desservent.
Si Dimon et Stumpf avaient seulement un portefeuille de 10 milliards à gérer, quel spread crois tu qu'ils dégageraient? Le même que celui actuellement? Ne crois tu pas qu'ils iraient eux aussi se nicher vers des opportunités à spread plus intéressants?
Enfin, le secteur bancaire au Canada est très différent de celui des États-Unis. Au Canada il y a 6 grandes banques et quelques autres banques provinciales (ex. Canadian western bank ou Banque Laurentienne). Il n'y a pas tout plein de petite banques régionales comme aux USA. Je doute que Soloway pourrait accomplir le même genre de travail aux USA puisque son créneau appartient probablement à une multitude de petits joueurs dans chaque état. Je n'ai pas fait de vérification mais c'est mon guess.
C'est très dur ici de vérifier par les faits avant qu'un stress test ne se produise. J'ai un peu de mal à voir une activité de prêt immobilier comme safe lorsqu'il y a un risque que le collatéral ait un prix de deux à trois fois moins qu'à l'instant t. En tout cas, j'espère sincèrement qu'un meltdown comme aux US n'aura jamais lieu au Canada pour les raisons que tu avances, comme j'espère qu'il n'aura pas lieu en France dans cette proportion. Dans le dernier cas, même si on est loin des US aussi, on a quand même des raisons d'être inquiet (les bilans des banques font assez peur). J'ai le sentiment, vu de loin, que les institutions financières canadiennes sont mieux capitalisées, mais a-t-on suffisamment provisionné par rapport aux possibles problèmes de collatéral ? Je n'ai pas de réponse à la question.
En clair, ce qui ne me rassure pas est le point suivant : quand t'as pas de contrat de travail à peu près safe, que l'économie ralentit, que t'as plus de revenu (même temporairement) et que ton seul collatéral est ta maison, que celui-ci perd la moitié de son prix et que tu peux plus payer... C'est un risque que je qualifierais comme assez sérieux. Les institutions ont tendance à devenir un peu plus agressives aussi, ce qui n'aide pas. Pour que les prix de l'immobilier aient autant grimpé, je me dis spontanément qu'il y a dû y avoir une demande créée artificiellement par l'Etat, au moins un peu quand même (un peu comme à Paris), ou vous n'avez vraiment aucun dispositif incitatif à l'immobilier par chez vous ?
La situation était assez catastrophique aux États-Unis. Les banquiers titrisaient la majorité des prêts hypothécaires qu'ils émettaient et les critères pour l'assurance des prêts étaient très lousses donc les banquiers se foutaient pas mal que leurs prêts soient solvables ou non. Depuis que les américains ont connu leur crise de subprimes, on a fait plein de choses au Canada en ce qui a trait aux prêts assurés par la SCHL (un équivalent public de Freddy Mac et Fannie Mae aux USA). Par exemple, pour qu'un prêt soit assuré par la SCHL, le loan to value maximum est de 95%. On a diminué la période d'amortissement maximal pour le prêt hypothécaire de 40 ans (en 2008) à 25 ans aujourd'hui. Les normes pour le refinancement des hypothèques ont aussi été revues à la baisse. Les canadiens ne se servent pas de leur maison comme un guichet automatique car la limite à cet effet est à 85% si ma mémoire est bonne (bref, pas de refinancement à moins d'avoir une équité de 15% dans la maison). Aussi, ceux qui achètent pour investir plutôt que pour habiter doivent mettre un cashdown de 20% ce qui freine la spéculation.
Il y aura certainement une baisse du prix des maisons ou une longue stagnation du prix des maisons. Mais de dire que le prix actuel des maisons est gonflé à un ratio de 2 pour 1 ou 3 pour 1 je pense que c'est de l'exagération. Regarde simplement la différence entre la façon dont le Canada et les USA ont vécu leur crise. Il y a beaucoup de leçons à en tirer.
Les USA ont provoqué la crise avec leur subprime qui ont gonflé artificiellement le prix des maisons alors que le Canada n'a commencé à broncher qu'un an ou 2 après... et depuis ce temps, nos critères ont été resserrés.
Pour rajouter à ce que P-O dit sur le marché canadien, il est bon de voir que Vancouver et Toronto étaient et sont pas mal en surchauffe, mais que ce n'est pas nécessairement le cas de l'ensemble du marché canadien. Même si les évaluations sont élevées, je suis plutôt de l'avis qu'il y aura stagnation/légère correction, que crash ailleurs qu'à Vancouver, car la situation reste bien mieux que pré-crise subprime aux USA. Le chômage reste bas comparativement à bien des endroits, et si effondrement il y a, ce sera les ressources, ça affectera le Canada, mais ça affectera aussi notre dollar, ce qui aidera nos exportations. Et nous sommes aussi une économie de service, donc bref, je ne vois pas de catastrophe en vue..je simplifie évidemment. Et tant que le taux d'intérêt reste bas aux USA, il restera bas ici de peur que le dollar surchauffe. D'ici là, le crédit n'est pas cher, mais l'accès à la propriété a déjà été resserré, et la surveillance reste grande.
Les ventes ont baissé de 12% a Montréal en avril, et les inscriptions en vigueur ont augmenté de 26%. Je n'ai pas de boule de cristal mais ça ne peut rien présager de bon pour les prix... Ils ont déjà commencé à stagner/décliner.
Même si il n'y a pas d'effondrement des prix (ce dont je doute), la baisse des volumes de vente affectera nécessairement les profits de HCG.
Les ventes ont baissé de 12% a Montréal en avril, et les inscriptions en vigueur ont augmenté de 26%. Je n'ai pas de boule de cristal mais ça ne peut rien présager de bon pour les prix... Ils ont déjà commencé à stagner/décliner.
Même si il n'y a pas d'effondrement des prix (ce dont je doute), la baisse des volumes de vente affectera nécessairement les profits de HCG.
C'est clair, là dessus on est d'accord, la baisse éventuelle des prix ralentira la croissance de l'entreprise mais ce n'est peut être pas pour tout de suite car beaucoup d'acheteurs de 1re maison sont revenus sur le marché au début du 2e trimestre. il faut aussi se rappeler que l'an dernier en début d'année, les premiers acheteurs ont devancés leurs achats à cause du resserrement des critères de la SCHL donc on se bat contre des comparables plus difficiles.
Moi aussi l'endettement me préocuppe... Tout n'est pas noir mais tout n'est pas blanc non plus.
Le taux d'endettement des canadiens est tout de même préoccupant non? Et lorsque les taux se mettront à monter...
Dis toi que la Banque du Canada le sait très bien! Les choses changent vite, il y a 18 mois, à peu près tout le monde disait que le Canada allait augmenter ses taux avant les USA. Aujourd'hui, ça semble être l'inverse.
La question pour moi se résume ainsi : pourquoi demeurer la face tournée du côté d'où il y a une probabilité que vienne le vent alors que dès maintenant, en deux minutes, je peux me retourner pour avoir le vent dans le dos?
Assurément, il ne faut pas se mettre la tête dans le sable, et il y a des nuages sur l'immobilier canadien.. après tout, je crois que c'est quelque chose qui à long terme doit essentiellement suivre l'inflation, et ce n'est pas ce qu'on a vu dans les 10 dernières années! Mais ça ne veut pas dire un effondrement brutal non plus. Il est clair qu'en ce moment, puisqu'on se fait rabattre les oreilles depuis des années que les prix vont baisser et qu'ils commencent à le faire, plusieurs premiers acheteurs par exemple attendent en se disant que ça baissera encore, comme à l'inverse, tout le monde achetait parce que t'étais fou d'attendre, ce serait juste plus cher! Bref, la psychologie du marché..mais passé le soubresaut des resserrements imposés par le gouvernement, et avec le contexte économique américain qui n'est pas si mauvais, je m'attends pas à un crash de l'économie canadienne, donc l'atterrissage en douceur m'apparait encore le plus réaliste pour le moment.
Pour HCG, c'est clair qu'ils ont profité d'un bon vent de dos depuis 15 ans, reste à voir comment ils se débrouilleront dans un nouveau contexte, mais ils semblent avoir su s'adapter depuis leurs débuts à différents contextes d'affaire. Il reste qu'un marché qui se dégonfle un peu, ça va permettre d'assainir, des fois un peu douloureusement, le marché de l'immobilier, et à long terme, ça ne fera pas de mal à personne, y compris les joueurs importants de ce milieu.
Et si la peur était justement l'occasion d'entrer dans le titre, tant mieux. J'aime bien la citation contenue dans la dernière analyse de Desjardins d'ailleurs :
“The risk is less in the balance sheet than in the headlines”
JF à long cela devrait suivre l'inflation maintenant, mais c'est normal que dans les deux dernières décennies le prix des maisons ce sont mis à exploser.
Les taux d'intérêts ont chuté et les gens se sont mis à utiliser 2 salaires pour acheter des maisons, deux choses qui ne peuvent pas tellement re-survenir.
J'ai finalement embarqué à 50$. Je ne crois pas à un crash de l'immobilier généralisé. Près de 2x le book, mais un ROE de 25%, à 7x les profits. C'est une petite position dans une boîte bien gérée, s'il y à plus de dégât dans l'immobilier, je crois qu'alors le cours du titre sera plus affecté que la business elle-même qui saura probablement en profiter. Ce sera alors une occasion d'achat. Et si ça ne se produit pas vraiment, je suis là. Pour moi un titre qui baisse dans un marche haussier, ce fut une occasion d'achat.
RBC et Scotia ont aussi des Roe de pres de 20 % et un effet levier de plus de 20 pour 1 ! 1 $ d'equite pour chaque 20 $ de dette ? Je me demande si le nouveau plafond du portefeuille de la SCHL aura un impact sur la disponibilite du credit.
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Se tromper souvent est le lot de tout investisseur. Avec les années, j'ai réussi à me composer un musée des horreurs assez bien rempli . J'ai un peu de difficulté moi aussi à comprendre l'investissement dans HCG compte tenu des vents contraires possibles au Canada. Aussi, et surtout, compte tenu qu'on peu investir dans BAC qui profite au contraire d'un vent dans le dos avec la reprise du marché immobilier au sud, de l'amélioration du crédit de ses emprunteurs. En plus, j'ai la même opinion qu'Automne sur le $Can, je pense qu'il risque de baisser éventuellement alors j'ai tout viré mes dettes US en Can pour augmenter mon exposition au $US.. C'est donc un avantage de plus pour BAC vs HCG.
Pour ce qui est si c'est plus risqué que HCG, j'en ai aucune idée. Je me souviens par contre très bien que dans la crise de 2007-2008, l'action est passé de 19$ à 3,80$, ca avait fait très mal. A ce moment c'était tout un achat. Je les avais payé environ 11$ vers 2006. Bref je continu à suivre MEQ et si l'évaluation me plait de nouveau je rachète.
Ouf toute une recommandation !
Comme dirait Soloway, on obtient pas un ROE de 25% et plus pendant 15 ans en prenant des risques inutiles. Et il faut également dire qu'une partie de la croissance de Home Capital repose sur le fait qu'ils ne versent qu'un tout petit dividende et conservent presque la totalité de leur cash pour la croissance interne... C'est un fait peu commun si on compare à la plupart des banques canadiennes qui ont des payout qui approchent/dépassent le 50%.
Soloway est un manager charismatique, comme beaucoup de tops managers. Il dit sans doute des trucs très bien, mais je préfère voir les faits, donnés dans les chiffres.
A ce niveau là, je le défie de faire un ROE de 20% par an sur les 15 années à venir. Le mec, il pond un ROA de 1,2 - 1,3% et il fait un ROE de 25 ?! Cerise sur le gâteau, sans prendre de risques inutiles ?! Je me demande si quelqu'un qui a déjà bossé dans une banque a déjà vu ça ? :-)
Faut qu'il nous donne son truc là, parce que le prêt emprunt à ROA 1,2 - 1,3 % et ROE 25% dans un environnement de taux défavorable, je ne sais pas comment il fait (je pourrais être considéré comme "insider" pour cette industrie pourtant, et les directeurs (dont des CEO) des banques que j'ai interrogés ne savent pas non plus). Attendez, mais Jamie Dimon et John Stumpf, ce sont des bouffons à côté de Soloway vu comme ça (pour être encore plus clair, je considère que ce sont pourtant les meilleurs banquiers en activité).
En fait, j'ai une idée malsaine qui me traverse l'esprit (je suis parano) : Ne ferait-il du subprime sans nous ne dire, comme tous ceux qui ont réussi une telle performance avant lui (25% de ROE sur 15 ans, c'était le genre de rendement que faisaient les banques US avec pourtant un ROA de 1,5 - 2% pré-crise des subprimes et des conditions oh combien plus favorables qu'aujourd'hui sur les taux) ? Je sais qu'on peut passer pour un fou lorsque tout va bien et qu'on dit une chose pareille, mais "c'est quand la marée est basse qu'on voit ceux qui se baignent nus" (Buffett).
L'argument du dividende réinvesti ne tient pas la route pour moi. Une banque de taille respectable, pour croître en interne, a juste besoin de faire des prêts, et cette activité est très peu intensive en capital. Une financière de cette taille pourrait distribuer 80% de ses profits car elle n'en a absolument pas besoin. Toutefois, même avec la rétention du dividende, son equity est un peu faible si le mec pond un ROE de 25% avec un ROA de 1,2 - 1,3% (ce qui est exceptionnellement haut vu les taux quand même non ? Il doit prêter à taux élevé pour faire ce spread là le monsieur, parce qu'il peut pas collecter du pognon moins cher que JP Morgan, j'y crois pas). Enfin, j'essaie de prendre la chose de manière terre à terre, et je ne trouve pas d'explication autre que les subprimes. Dans le prêt/emprunt, pour moi, le génie n'existe pas. A ma connaissance, il y a deux solutions quand les taux sont bas : soit on est discipliné et on fait du ROE pourri comme tout le monde, soit on est moins discipliné et on fait du subprimes. On peut aussi faire un mix des 2 évidemment.
Allez, on se donne une 10 aine d'années et on verra bien.
Par ailleurs, un peu moins de 50% du portefeuille de prêts sous administration est couvert par les agences gouvernementales. J'ignorais que le gouvernement couvrait des prêts subprimes.
Comme tu dis, on se donnera rendez vous dans 10 ans!
J'adore le débat, tout le monde en sortira gagnant!
Oui, des clients subprimes qui mettent 20% de cash, j'en connais plusieurs en France. Le problème n'est pas forcément les 20%, mais le reste..
Si on regarde ce qui est arrivé à Freddie et Fannie, on peut se dire que les agences gouvernementales couvrent parfois des prêts subprimes.
Je suis peut être un peu bête, mais les ratios de profitabilités donnés ne m'inspirent vraiment pas confiance si on admet qu'on ne fait pas de subprime. Les "affordable homes programs etc..." sont très propices à se retrouver avec des clients subprimes : c'est ainsi, en partie, que les Freddie et Fannie de ce monde ont mal fini. Une partie de la cause est justement ces programmes gouvernementaux.
Je précise tout de même que j'espère me tromper lourdement et que Soloway sera reconnu comme un génie dans 10 ans, 15 ans ou même 30 ans, qu'il a inventé une nouvelle façon de faire des spreads de manière non subprime dans un environnement de taux bas, etc.
Seulement, je dis explicitement que les probabilités de cet espoir ne sont pas en faveur de celui qui le porte : je ne connais pas de génie financier ayant résolu le problème des taux bas aujourd'hui pour faire un gros spread de manière autre que subprime (cf. Nicholas Financial et équivalents qui se nourrissent bien mieux en environnement de taux bas qu'en environnement de taux élevé : mais eux, ils disent bien 'on fait du subprime", et ça me va !).
Le marché dans lequel Home Capital opère s'appelle du prêt alternatif A (Alt-A). Ce sont des prêts qui sont refusés par les grandes banques car elles ne daignent pas effectuer le travail supplémentaire pour aller chercher les évidences nécessaires pour qualifier le client comme «prime». Et évidemment, ce travail supplémentaire se traduit par un spread plus élevé. Si tu considère cela comme du subprime, grand bien t'en fasse.
L'argument de la comparaison avec une banque est plus ou moins bon également car effectivement, comme Phil le dit, ils n'ont pas une importante infrastructure à soutenir. Également, 90% de la business de Home Capital se trouve à être du prêt hypothécaire dont la moitié est du prêt Alt-A (l'autre moitié est assurée). Tu ne trouveras pas de grande banque qui peut être aussi pure-play que ça à cause de la taille du marché qu'elles desservent.
Si Dimon et Stumpf avaient seulement un portefeuille de 10 milliards à gérer, quel spread crois tu qu'ils dégageraient? Le même que celui actuellement? Ne crois tu pas qu'ils iraient eux aussi se nicher vers des opportunités à spread plus intéressants?
Enfin, le secteur bancaire au Canada est très différent de celui des États-Unis. Au Canada il y a 6 grandes banques et quelques autres banques provinciales (ex. Canadian western bank ou Banque Laurentienne). Il n'y a pas tout plein de petite banques régionales comme aux USA. Je doute que Soloway pourrait accomplir le même genre de travail aux USA puisque son créneau appartient probablement à une multitude de petits joueurs dans chaque état. Je n'ai pas fait de vérification mais c'est mon guess.
Sans blague votre discussions est très intéressante.
Ton point de vue est intéressant.
C'est très dur ici de vérifier par les faits avant qu'un stress test ne se produise. J'ai un peu de mal à voir une activité de prêt immobilier comme safe lorsqu'il y a un risque que le collatéral ait un prix de deux à trois fois moins qu'à l'instant t. En tout cas, j'espère sincèrement qu'un meltdown comme aux US n'aura jamais lieu au Canada pour les raisons que tu avances, comme j'espère qu'il n'aura pas lieu en France dans cette proportion. Dans le dernier cas, même si on est loin des US aussi, on a quand même des raisons d'être inquiet (les bilans des banques font assez peur). J'ai le sentiment, vu de loin, que les institutions financières canadiennes sont mieux capitalisées, mais a-t-on suffisamment provisionné par rapport aux possibles problèmes de collatéral ? Je n'ai pas de réponse à la question.
En clair, ce qui ne me rassure pas est le point suivant : quand t'as pas de contrat de travail à peu près safe, que l'économie ralentit, que t'as plus de revenu (même temporairement) et que ton seul collatéral est ta maison, que celui-ci perd la moitié de son prix et que tu peux plus payer... C'est un risque que je qualifierais comme assez sérieux. Les institutions ont tendance à devenir un peu plus agressives aussi, ce qui n'aide pas. Pour que les prix de l'immobilier aient autant grimpé, je me dis spontanément qu'il y a dû y avoir une demande créée artificiellement par l'Etat, au moins un peu quand même (un peu comme à Paris), ou vous n'avez vraiment aucun dispositif incitatif à l'immobilier par chez vous ?
Il y aura certainement une baisse du prix des maisons ou une longue stagnation du prix des maisons. Mais de dire que le prix actuel des maisons est gonflé à un ratio de 2 pour 1 ou 3 pour 1 je pense que c'est de l'exagération. Regarde simplement la différence entre la façon dont le Canada et les USA ont vécu leur crise. Il y a beaucoup de leçons à en tirer.
Les USA ont provoqué la crise avec leur subprime qui ont gonflé artificiellement le prix des maisons alors que le Canada n'a commencé à broncher qu'un an ou 2 après... et depuis ce temps, nos critères ont été resserrés.
Moi aussi l'endettement me préocuppe... Tout n'est pas noir mais tout n'est pas blanc non plus.
Les choses changent vite, il y a 18 mois, à peu près tout le monde disait que le Canada allait augmenter ses taux avant les USA. Aujourd'hui, ça semble être l'inverse.
“The risk is less in the balance sheet than in the headlines”
1 $ d'equite pour chaque 20 $ de dette ?
Je me demande si le nouveau plafond du portefeuille de la SCHL aura un impact sur la disponibilite du credit.